Lettre à Marie V

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Lettre à Marie V
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En ces temps troublés en France où, le pays sombre dans une zone très dangereuse où le musulman-immigré-réfugié, l’autre, est devenu le bouc émissaire de toutes les peurs, celles du déclassement, de la crise économique et sanitaire, de la baisse du taux de natalité, la vie met quelquefois sur le chemin des personnages symboles de résistance, de luttes, de dignité .

Cette femme debout s’appelle Marie Virolle.

De sa jeunesse à son âge mur, elle n’a eu de cesse de parcourir l’Algérie où elle est arrivée à vingt cinq ans. Eblouie par le pays elle y est restera vingt années jusqu’à la décennie noire .

Jeune professeur et future doctorante sous la direction de Germaine Tillon puis de Camille Lacoste Dujardin, elle s’installe à Alger et à Tizi Ouzou où elle suit les cours de Mouloud Mammeri et enquête sur les rituels liés à la mort et les meurtres d’honneur.

Née en terre rouge, bastion du parti communiste, le Limousin a connu sa Commune, Marie Virolle sera de toutes les luttes : mai 68, le MLAC (mouvement de libération pour l’avortement et la contraception, la paix civile en Algérie, le féminisme avec le groupe Aïcha. Elle créera le CISIA avec Pierre Bourdieu pour accueillir les exilés de la décennie noire.

Editrice à Alger avec Marsa Editions, elle quitte la capitale pour la France suite à une agression sur son palier.

Au moulin de  Vallauris elle expose Benanteur, Baya, Khadda, Silem, Martinez et continue de publier les auteurs algériens dans sa revue Algerie, Littérature, Action qui deviendra la revue A .

Paris, Alger, Tizi, Oran (où elle écrit sur le Raï) voila sa géographie affective , un parcours, un chemin d’une femme puissante qui à bien des égards peut nous inspirer à nous autres, Algériennes et Algériens , de l’admiration et de la reconnaissance pour tous ses travaux sur l’Algérie .

Un chemin long, caillouteux, douloureux parfois mais, toujours oublieux des compromissions . Celui-ci nous aidera par son exemple, je l’espère un jour proche, à nous passer du regard fatigué sur ce monde qui suinte de paroles sans lumière.

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