Lakhdar Bouregaa sera enterré au cimetière de Sidi Yahia (Alger)

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Lakhdar Bouregaa sera enterré au cimetière de Sidi Yahia (Alger)
Lakhdar Bouregaa sera enterré au cimetière de Sidi Yahia (Alger)
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Le moudjahid Lakhdar Bouregaa, décédé mercredi 04 novembre 2020 des suites du coronavirus, sera enterré ce jeudi 05 novembre au cimetière de Sidi Yahia après la prière d’El Asr, ont annoncé ses proches dans un communiqué diffusé par son fils, Hani Bouregaa.

Le défunt a été testé positif au covid-19 puis hospitalisé le mercredi 21 octobre dernier à Alger. Il a succombé au coronavirus hier à l’hôpital de la Sûreté aux Glycines à Alger, à l’âge de 87 ans.

Plusieurs médias officiels, dont la Télévision algérienne, ont annoncé son enterrement au Carré des Martyrs, à El Alia. La famille du moudjahid a ainsi démenti cette information. Lakhdar Bouregaa sera enterré, « selon sa volonté », au cimetière de Sidi Yahia.

Son décès a provoqué une vague de tristesse auprès des Algériens, militants, personnalités et partis politiques, qui lui ont massivement rendu hommage sur les réseaux sociaux. Le Front des forces socialistes (FFS), dont il est l’un des co-fondateurs, a affirmé que « l’Algérie perd un homme de grande stature », louant sa « sagesse malgré l’épreuve et la cruauté de sa lutte pour la liberté et la démocratie en Algérie ». « Des millions d’Algériens conserveront de lui l’image d’un militant infatigable, qui a choisi, malgré son âge avancé et sa maladie, de poursuivre sa lutte pour un état démocratique ».

Le PT a rappelé la lutte acharnée de Lakhdar Bouregaa contre le colonialisme français et son militantisme pour le multipartisme et la démocratie après l’indépendance.

La Protection civile ou encore la JS Kabylie ont exprimé leurs hommages au moudjahid, au chef de la zone II de la wilaya IV historique et adjoint de Youcef Khatib. Le MSP, Jil Jadid ou encore le PFLN ont aussi rendu hommage au défunt.

Né le 15 mars 1933 à Médéa, Lakhdar Bouregaa a rejoint les rangs du Front de Libération Nationale (FLN) en 1956 après avoir déserté l’armée française. Il devient chef de la zone II de la wilaya IV (Algérois) entre 1959 et 1960, où il était l’adjoint de Youcef Khatib, chef de la région jusqu’à la fin de la guerre.

Après avoir lutté au lendemain de l’indépendance aux côtés de Krim Belkacem, Hocine Ait Ahmed et Mohand Oulhadj contre l’instauration du système du parti unique par Houari Boumediene et Ahmed Ben Bella, Lakhdar Bouregaa, qui faisait partie des fondateurs du Front des Forces Socialistes (FFS), est arrêté en 1967, torturé puis transféré à la prison de Sid El-Houari, à Oran.

En 1969, il est condamné à 10 ans de prison après avoir été accusé accusé de complot visant à assassiner Houari Boumediene et 20 ans de prison, accusé également d’avoir participé à la tentative de coup d’État de Tahar Zbiri, en décembre 1967. Il passe 7 ans en prison et sort en 1975.

Militant politique, il était l’une des figures du hirak populaire depuis son déclenchement le 22 février 2019. Il était l’un des membres de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) à rejoindre le mouvement populaire contre un 5e mandat du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

Il est arrêté le 30 juin pour « outrage à corps constitué » et « atteinte au moral de l’armée ». La télévision officielle l’accuse, dans la foulée, d’avoir usurpé le titre de moudjahid et son identité. Une information démentie par son ex-chef, Youcef Khatib.

Le moudjahid, qui désirait entamer une grève de la faim malgré son âge, avait rejeté une éventuelle libération tant que les jeunes manifestants ne l’auraient pas été. Lors de son procès, il refuse de réponde aux questions du juge, répliquant « ne pas reconnaître le juge d’un système et pouvoir illégitime ». Lors de la marche du vendredi 01 novembre 2019, les manifestants lui rendaient hommage en brandissant des masques à son effigie.

En novembre 2019, il est transporté à l’hôpital Mustapha Pacha pour subir une intervention chirurgicale pour une occlusion intestinale.

Il est libéré le 2 janvier 2020, après 6 mois de détention. Lors de son procès le 12 mars 2020, il est condamné le 11 mai à une amende de 100 000 dinars pour « atteinte à corps constitués ».

Lakhdar Bouregaa a été testé positif au coronavirus et hospitalisé au CHU de Beni Messous à Alger, avait annoncé sa famille ce mercredi 21 octobre. Maladie à laquelle il a succombé ce mercredi 04 novembre 2020. Les funérailles auront lieu demain, jeudi 05 novembre 2020 au au cimetière de Sidi Yahia.

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