La poétique de l’abandon chez Jamila Loukil

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Les images de Jamila Loukil sont pensées comme des textes . Elle photographie les fêlures et les signes sur les murs comme autant d’écritures des vies.

De l’enfance elle retient les bruits, les jeux dans les cours d’un pays en ruine et en reconstruction à la fois ; ses récits picturaux sont autant de poétique de l’abandon.

Il en faut de l’obstination pour éclairer et défaire les noeuds de l’injustice, il en faut de la tendresse, de la générosité pour remplir les puits et les fontaines taries, asséchées.

Rendre visible aux cours des rencontres ceux et celles dont le vécu et la parole sont autant de témoignages sur leurs combats au quotidien, leurs espérances dit-elle celle qui a passé une enfance paisible à Mulhouse, élevée avec ses frères dans la culture française mais dans une idée omniprésente d’un retour au pays, retour qui se fera pour ses 25 ans après des études d’histoire.

Des enfants traversant une pièce abandonnée, une fenêtre aux volets cassés, barrée par des fils électriques sur un mur décrépi, une porte ouverte sur une surface turquoise ouverte sur une terrasse aux linges étendus, une femme au bord d’une porte le front baissé, le visage fermé; voila son récit de l’abandon des lieux, des immeubles, des habitants des quartiers populaires de sa ville Oran .

Mais cet abandon a une poétique , une nostalgie douce et les photographies de Jamila Loukil nous en abreuvent .
 

Il faudra un jour à renouer avec le ressac de la Méditerranée malmenée par les barques remplies de jeunes qui fuient en dodelinant leurs têtes au vent.  Jour de tempête entre les oreilles que rien ne s’effacera des mémoires.

Des douleurs de ces enfants cognent à la porte . La vague passe, et la langue reste pleine de sel.

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