Khalida Toumi atteinte de Covid-19 en prison, selon ses avocats

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Khalida Toumi condamnée a six ans de prison ferme
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Détenue à la prison de Koléa, à l’ouest d’Alger, Khalida Toumi porte tous les symptômes de Covid-19, selon ses avocats.
« Ces derniers jours, les avocats, qui ont rendu visite à Khalida Toumi en prison, ont constaté qu’elle a tous les symptômes de Covid-19. J’ai saisi par écrit le juge d’instruction et la direction des prison au ministère de la Justice. Cela fait trois jours, et je n’ai toujours pas eu de réponse », annonce l’avocat Boudjemaâ Ghechir dans une déclaration à 24 H Algérie.


« On s’interroge sur les conditions carcérales en ces temps de pandémie. Les détenus sont-ils protégés contre le risque de propagation du virus? Nous savons que les pénitenciers sont surchargés mais nous ignorons encore quelles sont les mesures prises par les autorités pour éviter la contagion « , ajoute-t-il.


Il rappelle que l’ancienne ministre de la Culture (2002-2014) est poursuivie pour des délits qui « ne justifient pas sa détention provisoire prolongée ».


22 mois de détention provisoire pour Khalida Toumi


« Cette détention ne devait pas dépasser les 7 mois. Elle est détenue depuis 22 mois et elle n’a toujours pas été entendue sur le fond au niveau de l’instruction. Il n’y a eu qu’une première comparution. A chaque fois la détention provisoire est prolongée sous prétexte d’attente des résultats d’expertise. Or, les expertises ont été toutes remises au juge d’instruction. Ils n’ont désormais aucun prétexte pour maintenir Khalida Toumi en prison. La détention provisoire est devenue pratiquement une condamnation », regrette Boudjemaâ Ghechir.


Selon lui, l’ancienne ministre n’est pas poursuivie pour des actes de corruption, de biens mal acquis ou de détournement de fonds. « Elle est poursuivie pour la gestion des trois événements culturels. Il s’agit d’Alger, capitale de la culture arabe (2007), le deuxième festival culturel panafricain (2009) et Tlemcen, capitale de la culture islamique (2011). En tant que ministre, elle ne gérait pas directement ces événements puisqu’ils avaient à leur tête des commissaires et des ordonnateurs. La ministre avait le chapeau politique sur ces événements qui servaient à embellir l’image de l’Algérie », précise l’avocat.


Poursuivie après des « lettres anonymes »


L’enquête s’est concentrée, d’après lui, sur les comptes spéciaux affectés aux trois événements. « Je souligne que Khalida Toumi a été poursuivie après une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux et des lettres anonymes. Or, le président de la République a donné instruction en septembre 2020 pour que les lettres anonymes ne soient plus prises en compte pour des poursuites pénales. De plus, il s’agit d’une affaire de gestion. Une gestion assurée par des institutions rattachées au ministère de la Culture comme l’ONCI ou l’ONDA qui sont des EPIC. Elles ont donc leurs règles de gestion et de contrôle », indique Boudjemaâ Ghechir.


En détention depuis novembre 2019, Khalida Toumi est poursuivie pour « dilapidation de deniers publics « , « abus de fonction en accomplissant un acte en violation de la loi   » et « octroi d’indus avantages dans les marchés publics ».
Ses avocats ont introduit à six reprises des demandes de liberté provisoire. Demandes rejetées. 

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