Karima Djaiz webdesigner: À 28 ans, elle a une entreprise à Montréal!

0
Karima Djaiz webdesigner :À 28 ans, elle a une entreprise à Montréal
Omar Abdelkhalak
Google Actualites 24H Algerie

À la tête de l’entreprise HKD-design dont elle est l’unique propriétaire, Karima Djaiz est une jeune femme entrepreneure qui a réussi à endiguer tous les obstacles de sa condition de femme immigrante voilée! Sa démarche éclectique et ses concepts nouveaux et novateurs trouvent preneurs.

Cette jeune femme de 32 ans aujourd’hui, au caractère bien trempé fait partie de ces rares jeunes qui rêvent d’arpenter le dur chemin de l’entreprenariat! D’ailleurs, elle ne s’est jamais projetée dans l’optique de demander un emploi. Quand elle était en Algérie, elle savait exactement ce qu’elle voulait : « immigrer au Canada, créer mon entreprise pour que s’ouvre à moi les portes du monde ». Son rêve de conduire son propre projet prend ses racines dans son parcours universitaire en Algérie, lorsqu’elle étudiait le marketing. Ce rêve était le précieux bagage qu’elle portait avec elle lorsqu’elle atterrit à Montréal en 2014 : « quand je suis arrivée à Montréal je n’avais qu’une idée en tête; créer mon entreprise ».

Photo de Annie Garofano

Grandie dans une fratrie qui compte nombreux enfants, dans sa Kabylie natale, elle se devait très jeune d’apprendre l’autonomie et ne compter que sur elle : « j’ai commencé à travailler quand j’étais étudiante. J’ai fait plusieurs médias et j’ai donné satisfaction. Mais j’ai compris très vite que je voulais réaliser mon propre projet. J’avais le profil de l’entrepreneur; j’en étais consciente et on me le faisait savoir autour de moi ». 

Avec cette maigre expérience professionnelle, elle créée en 2017 son entreprise et elle s’adonne avec bonheur à sa vocation de designer. Son acharnement pour faire aboutir cette réalisation dont elle est particulièrement fière n’a pas tardé à donner ses fruits : « J’ai commencé à travailler durement, car les débuts étaient difficiles, mais je ne me suis pas découragée. Très vite mes idées ont connu un succès. La deuxième année j’ai doublé mon chiffre d’affaire et la troisième année, je l’ai triplé », lance Karima.  

Ne reculant pas devant les difficultés, elle s’introduit habilement dans une société qui n’était pas sienne et réussi à se faire une place, un nom et une belle réputation. Notre jeune webdesigner s’est affirmée avec sérénité et délicatesse dans un milieu professionnel de moins en moins tolérant envers les signes religieux : « Au début certains clients affichaient une méfiance quand ils découvraient que j’étais voilée. Je le voyais dans leurs regards. Ça m’amusait (éclats de rires) Mais maintenant je suis merveilleusement accueillie par eux, chez eux ! »  Pour elle, cette acceptation tient à la conduite qui est la sienne : afficher le respect de l’altérité dans tout ce qu’elle a de différent et de particulier pour amener les gens à dépasser la première impression ou l’image du voile.  

Mais déjà jeune, en Algérie, elle résistait aux murs qui séparaient les gens selon certains aspects de leur identité : « à la cité universitaire de Sétif, je naviguais facilement entre le groupe des filles qui faisait halakat et les filles fêtardes. Je ne voulais pas d’une appartenance exclusive à un seul groupe. J’aime autant chanter et danser que prier ».

Courage et abnégation aidant, notre jeune entrepreneure savait ce qu’il fallait faire pour que son projet réussisse : donner libre court à son imagination pour exceller dans ce métier qui repose sur la création. « Ce qui est formidable à Montréal, c’est que l’innovation est vraiment sans limites. On peut s’éclater dans notre travail, explorer de nouvelles approches. La société est très ouverte aux idées innovantes, à la création ». 

Actuellement, Karima monte des passerelles avec des jeunes entrepreneurs algériens pour expérimenter avec ses concitoyens de l’autre côté de l’Océan cette culture entrepreneuriale acquise au Québec. 

Article précédentCoronavirus: 336 nouveaux cas, nouveau record en 24h
Article suivantA la mémoire de Hassiba Ben Bouali

Laisser un commentaire