Face à une « radicalité de militants », Kamel Daoud « s’abstient de se prononcer » sur l’affaire du journaliste Khaled Drareni

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Face à une "radicalité de militants", Kamel Daoud "s'abstient de se prononcer" sur l'affaire du journaliste Khaled Drareni
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Interrogé sur l’affaire du journaliste Khaled Drareni, condamné en appel à 2 ans de prison ferme par la Cour d’Alger pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement », Kamel Daoud a préféré botter en touche. Invité de l’émission Boomerang de France Inter ce jeudi 01 octobre 2020, il révèle s’être abstenu de se prononcer sur cette affaire et ce, pour une raison « très simple »: la « radicalité de militants » du Hirak.

L’écrivain, vainqueur en 2015 du Goncourt du Premier Roman pour « Meursault, contre-enquête », a justifié sa position par une « radicalité », un « aveuglement », une « naïveté » et un « excès » en raison desquels « on n’arrive plus à faire entendre le sens de la masure ». « J’avais écrit un jour les propos d’une de mes traductrices en Norvège qui me disait que lorsque la vérité devient tonitruante, le conseil, la raison devient chuchotante ».

Pour expliquer sa déclaration, Kamel Daoud a décrit une situation « très complexe » en en Algérie, où « un régime a un projet pour la société » et, en face « des militants, qui ont un petit peu perdu la main sur le terrain, qui ont été poussés vers une sorte de radicalité ».

« Que le (régime) soit légitime ou pas, c’est un autre débat. Il s’adresse à des familles et des pères de familles qui ont peur du chaos. C’est ce qui fait qu’il a obtenu une sorte de sursis, de crédit de la part de la vaste population rurale algérienne. En face, y a des militants, qui sont sublimes, qui ont le droit d’être militants, de défendre leurs idées mais qui ont perdu un petit peu la main sur le terrain, sur la réalité algérienne, qui ont été poussés à une sorte radicalité qui les as discrédités vis à vis d’une grande partie de la population, qui ne la déteste pas mais qui ne comprend plus ce qui se passe », a-t-il expliqué.

L’écrivain a-t-il jugé vain de se prononcer sur cette affaire, en raison de ce qu’il a qualifié de « radicalité » et d »aveuglement » des militants ? Ou s’abstient-il faute de « sens de la mesure » autour de cette affaire ? Considère-t-il que la décision de la Cour d’Alger lors du procès en appel de Khaled Drareni est la condamnation d’un militant et pas d’un journaliste et de ce fait, Khaled Drareni un militant lui aussi sujet à cette « radicalité », à cet « aveuglement », à cette « naïveté » ?

Sur les réseaux sociaux, les réactions n’ont pas attendu davantage d’explications de la part de l’écrivain. Des journalistes et internautes ont fait part de leur colère, voire leur indignation, devant la position de Kamel Daoud. Ils lui reprochent particulièrement de ne pas avoir exprimé sa solidarité avec le journaliste ni avec les autres détenus d’opinion.

D’autres ont remis en question ses déclarations concernant « le projet du régime algérien pour la société » ou encore le « caractère rural majoritaire de la population algérienne ».

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