Kaci Story – M’hend Ouchène : il y a chacal et chacal!

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Les deux chacals. Kalila wa Dimna, - Wikimédia Commons
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C’est un boucan du diable que fait le chacal, à une heure précise de la nuit, au moment où la lune joue avec sa queue et fait mine de la lui voler.
Cela l’oblige à tourner frénétiquement en rond pour empêcher le forfait, le poussant à alerter monts et vallées par son strident cri de guerre : Piou…piiiou!!!
C’est vrai qu’il fait un boucan terrible mais il est tout à fait dans son droit : l’Afrique du Nord est son Royaume, son territoire incontesté. Tout l’honneur est, pour nous, de le partager avec lui car le chacal est un être exceptionnel.
Ce n’est pas pour rien que les Anciens lui ont donné un nom : M’hend .
En vérité, Il est la star indétrônable du règne animal.
Le cousin persan de M’hend a été élevé au rang de héros sous les deux noms d’emprunt sous lesquels il s’est naturalisé là-bas et que vous connaissez sans doute : Kalila wa Dimna.
C’est pourquoi je trouve sacrilège qu’on le mette en cage au même titre qu’un vieux lion édenté ou un dromadaire avachi.
Regardez M’hend souffrir ! Il va du mur au mur et du mur aux barreaux avec une énergie toujours égale. Il ne vous regarde même pas car il sait très bien qu’il est le dernier de vos soucis.
Il trottine sans arrêt, sans arrêt.
Le moment venu où il aura épuisé ses ressources vitales il se dissoudra sans laisser de traces.
Voilà pour ce qui est de M’hend Ouchène , le chacal aux quatre pattes.
Pour ce qui est de l’autre, celui qui n’en a que deux, c’est une affaire plus délicate. On sait qu’il en existe deux espèces.
La première s’est échinée par monts et par vaux, jusqu’à l’épuisement, avant de pouvoir, comme les animaux de race, marquer leur territoire, celui-là même qu’ils nous ont légué.
Pour l’autre espèce, qui a pris la suite en 1962, elle s’est assise, sans façons, sur nos libertés, comme pour se reposer de la fatigue des autres.
Ses représentants ululent depuis, sous les voûtes lambrissées du Pouvoir sans pouvoir se faire entendre du village endormi.
Ils hurlent beaucoup plus fort quand la pleine lune fait mine de leur dérober leurs queues.

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