Kaci story: Le peuple de la Jungle

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Le livre de la jungle, un conte philosophique
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Avec le temps, certains mots durcissent et, comme les enfants, quittent leur innocence première, leur grâce originelle. Comme certains vieux, ils se racornissent et se chargent de cruauté.

 C’est le cas, par exemple, de ce nom usuel qui vous glace de terreur, vous donne des sueurs froides dans le dos.   J’ai nommé le CLAN.

 Ce mot, que vous pouvez tout aussi bien remplacer, selon l’air du temps et l’ambiance du siècle, par son équivalent de tribu, de mafia ou de secte, renvoie pourtant au rêve puisqu’il nous ouvre les pages d’un beau conte philosophique : Le Livre de la Jungle.

 Tournons-en les feuillets et suivez, avec moi, l’Enfant Loup. Entrons avec Mowgli au cœur de la Forêt Vierge.

 Cette année, comme vous le constatez, la sécheresse menace la Jungle.

Partout on en voit les signes avant-coureurs. Les ignames sauvages se dessèchent, le Mohwa, arbre fétiche de Baloo, l’Ours Brun, précepteur de Mowgli, refuse de fleurir. Le peuple Singe qui a pressenti le danger avant les autres, remonte vers le Nord. Les oiseaux en font de même hormis CHIL, le Vautour qui reste sur place et devient déjà chaque jour plus gras car il y a grande provision de charogne.

 Les animaux décident alors d’observer la Trêve de l’eau inscrite au cœur de  la  Loi de la Jungle, qui prime la Loi du Clan et s’applique à toutes les espèces animales évoluant dans la forêt.

 L’éléphant que vous voyez là-bas, sur le Rocher de la Paix, flanqué de ses trois éléphanteaux, c’est Hathi, le Docteur de la Loi et celle-ci est comme la Liane Géante : elle tombe sur le dos de chacun et nul ne lui échappe.

 Gardien de la Trêve, Hathi surveille attentivement la rivière presque à sec où vient s’abreuver le peuple de la Jungle, prêt à intervenir contre tout contrevenant.

Observez donc le lion et la biche, le serpent et la grenouille, la panthère noire et le cerf, qui boivent flanc contre flanc et notez bien comme Shere Khan lui -même, le Tigre Boiteux, qui tue souvent pour le plaisir, se tient maintenant tranquille et retient sa patte valide.

Telle est la Loi de la Jungle tenue par le bambou du rêve.

Quant à celle qui régit ces êtres infects, aux mâchoires d’acier, aux ventres insatiables, qui accaparent  nos espaces vitaux, et menacent de mettre le feu à  notre jungle commune, que peut-on en dire?

 Il faut sans doute prendre acte de la gravité de la menace. Il appartient à chacun de consulter sa conscience et de décider s’il veut être partie prenante de cet atavisme destructeur ou s’il préfère la solitude ardue de l’effort à la veulerie de la meute.

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