Journée du Chahid: la question mémorielle marque la commémoration

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Journée du Chahid: la question mémorielle marque la commémoration
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La commémoration de la Journée nationale du Chahid est marquée cette année par le débat sur la question mémorielle motivée par la publication récente du rapport de l’historien français Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre de Libération nationale.

Commandé par le président français dans le cadre d’un travail sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, le rapport Stora, portant plusieurs préconisations pour un “rapprochement mémoriel” entre l’Algérie et la France, a essuyé de vives critiques de la part tant d’universitaires et d’historiens des deux rives ainsi que des représentants de la société civile.

Dans des entretiens à l’Agence de presse algérienne, des chercheurs en histoire ont estimé que ce rapport est loin de rendre justice aux Algériens qui ont souffert de la colonisation française durant 132 ans.

Pour le Pr Hassan Remaoun, ce rapport n’est en aucun cas “l’élaboration d’une nouvelle version de l’histoire coloniale française en Algérie et de la guerre d’Algérie”. Les “excuses ou une repentance” de la France “ne rendraient pas justice à tout ce que notre peuple a subi”, avait-il souligné, soutenant qu’une “reconnaissance des crimes commis pourrait contribuer à l’apaisement des relations entre les deux peuples“.

L’historien Mohammed Ould Si Kaddour El-Korso a, de son côté, jugé que le rapport de l’historien français devrait d’abord interpeller la classe politique française pour qu’elle se “réconcilie avec sa propre histoire”, considérant que la “guerre des mémoires” est, avant tout, une guerre entre “mémoires françaises”.

La question mémorielle au centre des débats entre l’Algérie et la France

L’enseignant d’histoire à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, Dr Sadaoui Mustapha, a estimé que la “guerre des Mémoires” qui persiste est “franco-française”, soulignant que “c’est entre deux mémoires françaises, une mémoire de la France révolutionnaire, chantre des principes de la liberté, égalité, fraternité, et de la France coloniale qui a piétiné ces principes et ces idéaux en Algérie et dans d’autres colonies”.

Quant au SG par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, il estime que le rapport de Stora a “occulté ” les crimes coloniaux, soulignant que le “contexte d’élaboration du rapport laisse supposer que Stora a trahi ses idées et qu’on lui a imposé le texte pour des raisons purement politiques”.

Le SG l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), Tayeb El Houari, a, quant à lui, affirmé que ce rapport était un “prolongement” des dispositions de l’article 3 de “la loi du Parlement français glorifiant la colonisation”.

Le rapport de Stora a également été battu en brèche par des historiens et universitaires français qui l’ont réduit à réaction de la France officielle qui refuse repentance et excuses envers l’Algérie.

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