41 incendies de forêts en Algérie : des actes criminels ?

2
Pour la protection civile, les feux de forêts sont d'origine criminelle
Archives
Google Actualites 24H Algerie

Une quinzaine d’incendies se sont déclenchés, à la tombée de la nuit du vendredi 6 novembre, dans le pays d’une manière presque simultanée, selon de nombreux témoignages.

Une quinzaine de wilayas ont été touchées : Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Oran, Relizane, Saïda, Ain Temouchent, Mostaganem, Tipaza, Blida, Chlef, Médéa, Boumerdes, Bouira, et Tizi Ouzou.

Selon la direction générale des forêts, 41 incendies ont été enregistrés au niveau national dont quinze à Tlemcen.

A Tizi Ouzou, 47 départs de feu ont été constatés en vingt quatre heures. Il s’agit surtout d’incendies de broussaille. Même durant les étés les plus caniculaires, des feux d’une telle ampleur n’ont pas ravagés autant de forêts et de maquis en un temps court.

Alors que les réseaux sociaux étaient déjà enflammés, la nuit du vendredi, avec la diffusion de photos et de vidéos, la Protection civile, censée rassurer la population, peinait à communiquer.

Sa page Facebook et son compte twitter étaient restés curieusement muets. Ce n’est que durant la matinée que des responsables de la protection civile ont commencé à intervenir dans les médias.

A Blida, six incendies ont été enregistrés en vingt quatre heures notamment à Chréa, Ferroukha, Ghabet Ezzaouech et Ain Romana.

A Ferroukha, dans la région de Soumaa, à l’est de Blida, les unités de protection civile éprouvent toujours des difficultés à venir à bout de l’incendie. Les vents qui ont soufflé durant le week-end ont attisé les feux.

« Nous ne connaissons pas encore les causes », a indiqué Adel Zghaimi de la protection civile de Blida, à Ennahar TV. A Beni Tamou, un incendie s’est déclenché dans un dépôt de médicaments. Là aussi, raison inconnue.

Madagh ravagé par les feux à Oran

Une enquête a été ouverte. A Tipaza, une douzaine de feux ont été enregistrés à l’ouest de Cherchell encerclant des villages dans la région de Gouraya, Damous et Sidi Amar.

Des vidéos ont été diffusées montrant la population fuyant les maisons encerclées par le feu. Selon la protection civile, deux personnes ont trouvé la mort en tentant de sauver leurs volailles dans le village de Oued M’haba.

Un appel a été lancé pour les unités d’El Hamiz, d’Alger, pour appuyer les sapeurs-pompiers de Tipaza pour circonscrire l’étendue des feux dans le maquis de Gouraya. Seize camions et 53 agents ont été envoyés sur place. Deux hélicoptères ont mobilisés par la protection civile pour maitriser un feu à Tipaza. 

A Oran, les feux ont ravagé les forêts de Madagh, de Kristel, du Murdjadjo et de Tafraoui. Il a fallu faire appel à un appui des unités de Ain Temouchent et de Mascara pour maîtriser les incendies.

Une centaine d’agents et 72 camions ont été mobilisés pour éteindre les feux. Des agents ont empêché l’arrivée des flammes à l’hôpital spécialisé dans les maladies cancéreuses situé à la forêt de Madagh.

Cette forêt est, pour les Oranais, un véritable poumon.

Ouverture d’enquêtes

Des agriculteurs et des apiculteurs de la région déplorent la perte de toute leur production. Le colonel Mahfoud Souiki, directeur de la protection civile d’Oran, a précisé que les incendies ont démarré vers 17 h, vendredi 6 novembre, en plusieurs endroits.

«Des enquêtes seront diligentées pour savoir si ces feux sont d’origine criminelle ou pas. Nous avons constaté des incendies de forêt dans plusieurs régions du pays », a-t-il déclaré à Ennahar TV.

Le colonel Farouk Achour, directeur de la communication et des statistiques de la protection civile, n’écarte, pour sa part, aucune hypothèse.

« Il faut attendre l’extinction totale des feux. Après, la gendarmerie nationale, les services des forêts et les officiers spécialisés de la protection civile vont enquêter sur le terrain pour connaître les causes des incendies », a-t-il annoncé à El Bilad TV.

Les vents violents et la difficulté d’accès aux foyers d’incendie sont cités comme causes mais, dans les réseaux sociaux, les Algériens se posent beaucoup de questions sur ces feux qui se déclenchent presque au même moment dans plusieurs régions du pays en plein automne. Certains évoquent déjà la thèse du « complot ».

Début août 2020, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les feux de forêts, les coupures d’eau et d’électricité et la crise de liquidités dans les bureaux de poste. Le 10 août 2020, le président Tebboune a, selon un communiqué de la Présidence de la République, enjoint le gouvernement à l’effet de « mener à leur terme les enquêtes diligentées, de porter à la connaissance de la population leurs résultats, preuves à l’appui, et de veiller à la sanction de leurs auteurs avec la plus grande fermeté ». Les résultats de ces enquêtes n’ont pas encore été publiés. Les nouveaux incendies, qui suscitent l’inquiétude de l’opinion publique, vont-ils accélérer la cadence de ces enquêtes et élargir le cercle de l’investigation ? S’agit-il d’actes criminels commis à grande échelle? Si oui, par qui? Pas de réponse pour l’instant. 

Article précédentSûr de sa victoire, Biden appelle au rassemblement des Américains
Article suivantFiscalité: lancement du système d’information “Jibaya’tic” dans divers centres d’impôts

2 Commentaires

Laisser un commentaire