Un imam interdit de prêche après avoir critiqué le comité scientifique

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Un imam interdit de prêche après avoir critiqué le comité scientifique
Un imam interdit de prêche après avoir critiqué le comité scientifique
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Un Imam a été interdit de prêche par le ministère des Affaires religieuses. Yacine Lerari, imam de la mosquée Al Tawba dans la commune de Bouzareah (Alger), a critiqué le comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie de coronavirus et le protocole sanitaire imposé aux mosquées. Il a ainsi qualifié ce comité de “laïc et non pas scientifique”, critiquant la réouverture des autres espaces, à l’image des lieux de détente ou des activités culturelles et le maintien de mesures strictes à l’égard des mosquées.

Son interdiction à prêcher a provoqué un tollé. Chez des citoyens mais également chez l’Association algérienne des Oulémas musulmans ou le Syndicat des imams. Sur les réseaux sociaux, un hashtag de soutien a été largement diffusé entre mercredi soir et la journée de jeudi.sus

A l’origine de cette suspension, un prêche, filmé, dans lequel Cheikh Yacine critiquait les mesures imposées aux mosquées. “Le comité scientifique, que je qualifierai de laïc (jeu de mot entre علمي et علماني), a découvert que le coronavirus est musulman et craint Dieu”, a-t-il déclaré. “Il ne se trouve que dans les mosquées (…) Vous demandez aux gens de respecter la distanciation physique dans les mosquées, et vous ouvrez les lieux de loisirs”, rajoute l’imam, faisant référence, dans sa vidéo, aux espaces de loisirs et autres lieux, réouvert au public et qui se sont maintes fois retrouvés plein de monde.

Yacine Lerari dénonce surtout le protocole établi par le comité et le ministère des Affaires religieuses, obligeant les mosquées à ouvrir un quart-d’heure avant la prière et interdisant les cours, les leçons données par les imams et les prêches.

Campagne de solidarité, l’imam autorisé à travailler mais pas à prêcher

Son discours a été largement diffusé sur les réseaux sociaux et l’annonce de sa suspension par le ministère des Affaires religieuses a provoqué la colère de citoyens et d’associations. En plus du hashtag lancé en guise de solidarité avec Yacine Lerari, l’Association algérienne des Oulémas musulmans, le parti El Adala de Abdallah Saad Djaballah et le syndicat des imams ont également exprimé leurs positions sur la question.

Le parti El Adala a dénoncé, tout comme Lerari Yacine, une “politique de restrictions” à l’égard des mosquées “qui n’a plus aucune raison d’être, surtout après le retour à la vie normale dans les autres lieux”. Le Parti a ainsi exprimé son soutien à l’imam.

Sur la page de l’Association algérienne des Oulémas musulmans, de nombreux membres de l’association à travers le pays ont exprimé leur solidarité à travers des textes diffusés sur la page officielle. Ils ont ainsi rejoint l’imam de la mosquée Al Tawba tout en exprimant leur solidarité.

La Coordination nationale des imams a estimé, de son côté, que la Direction des Affaires religieuses “devait au moins convoquer l’imam pour débattre sur son prêche avant de prendre la moindre décision”. Dans une déclaration à SabqPress, son président, Djeloul Hadjimi poursuit que son “Yacine Lerari est victime de l’acharnement de la tutelle contre les imams car ils ont dénoncé la corruption qui règne dans le secteur”.

Son discours et sa suspension ne lui ont pas valu que de la solidarité. Des internautes ont qualifié son discours d'”irresponsable”. Certains rappellent que “les mosquées se sont justement distinguées par le respect des mesures de prévention à leur réouverture”.

La mosquée a annoncé que son imam est autorisé à faire son travail et mener les prières. Il est interdit de prêche “jusqu’à nouvel ordre”.

L’Algérie a autorisé depuis 2020 la réouverture des mosquées graduellement. Cette année, la prière surérogatoire des tarawih durant le mois de Ramadhan a été autorisée par la Commission ministérielle de la Fetwa relevant du ministère des Affaires religieuses et des wakfs.

Cette prière des tarawih sera accomplie, dans les mosquées concernées par la prière du vendredi et des cinq prières à condition de ne pas dépasser les 30 minutes.

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