Hasna El Becharia : « Mon père n’a pas voulu que je touche le guembri »

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Un film documentaire sur Hasna El Bacharia au festival Vue d'Afrique de Montréal
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La chanteuse Hasna El Becharia était la star de la cérémonie de clôture du festival de musique Diwane, qui s’est déroulée au stade Mohamed Arbaoui d’Ain Sefra, hier 21 octobre, sans la présence de la ministre de la Culture ni celle du wali de Naâma.

Le 13ème Festival national de la musique Diwane s’est déroulé du 17 au 21 octobre à Ain Sefra, au sud de la wilaya de Naâma.

Accompagnée de ses musiciens et son choeur féminin, Hasna, assise le gumbri dans la main, a interprété ses chansons les plus connues, au grand plaisir du public nombreux, comme « Djazair Jawhara », « Nbi ya rassoul Allah », « Ana sidi », « Smaa smaa », « Sadrak »,….Elle a chanté aussi un nouveau titre, « Aissaoua ».


« J’étais émerveillée d’apprendre le passage d’une troupe féminine de musique diwane (Lalla Kheira de Ghardaïa). J’aurai voulu les voir sur scène. Je leur souhaite de réussir. Pour moi, il n’y a pas de différence entre hommes et femmes dans le diwan », déclare Hasna El Bacharia, celle qui fut la première à jouer du guembri à Béchar, un tabou cassé.


« J’ai appris le jeu du guembri en observant mon père. A quinze ans, j’ai commencé  à maîtriser cet instrument toute seule.

Au début, mon père m’a battue, et n’a pas voulu que je touche le gumbri. Il me disait qu’il fallait que je m’occupe de la cuisine, de la préparation du couscous et du msmen. Pour lui, le guembri est une affaire de garçons », confie l’artiste.


Elle se rappelle qu’elle jouait du gumbri et de la guitare acoustique en se cachant dans la terrasse de la maison familiale lorsque le père est absent (le père était un maalem de la musique diwane) : « Aujourd’hui, je joue aussi du mandole, du banjo, de l’oud, de l’harmonica…Je me suis imposée au fil du temps. Ma mère m’avait soutenue. Pour m’éloigner de la musique, mon père a organisé mon mariage avec un cousin ».


Et d’ajouter : »Encore jeune, j’écoutais les chansons d’Enrico Macias, de Abdelhadi Belkhiyat, d’Abdelwahab Doukali, de Hadja Hamdaouia, de Bob Marley, de James Brown, de Sheila… ».


Hasna El Becharia confirme avoir arrêté d’accompagner la chanteuse Souad Asla dans le projet Lemma. Cette Orchestre féminine a animé des dizaines de concerts en Algérie et en Europe depuis fin 2018.

Hasna El Becharia prépare un nouvel album


« Là, je prépare un nouvel album »,  annonce l’infatigable chanteuse, celle qu’on surnomme « la rockeuse du désert ».
Depuis 2002, Hasna El Becharia a produit cinq albums dont  » Jazair Djawhara », « Smaa smaa », « Désert blues » et « Couleurs du désert.


Le groupe Tikoubaouine de Tamanrasset qui fait dans l’Assouf ou le blues du sahara et l’ensemble Abdelhakim Hamouda d’Adrar qui interprète du chilali moghrabi ont animé le reste de la soirée.

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