En France, Macron entend faire une campagne électorale sur le dos des Algériens

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En France, Macron entend faire une campagne électorale sur le dos des Algériens
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Emmanuel Macron, en plein campagne pour un second mandat présidentiel, veut séduire l’extrême droite, s’attaque aux Algériens, refuse de reconnaître les crimes coloniaux.
Emmanuel Macron, qui peine à sortir en France sans se faire huer, multiplie les offres de service à l’extrême droite et aux mouvements populistes. Par petites touches pour ne pas susciter les soupçons.


D’abord, il demande pardon aux Harkis, supplétifs de l’armée coloniale française durant la guerre de libération en Algérie, et leur promet des indemnisations et une réparation à travers une loi “inscrite dans le marbre de la République”. En Algérie, les Harkis sont considérés comme des “traitres”, par l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) et les anciens combattants.


Ensuite, il décide d’une manière unilatérale de réduire de 50 % les visas de circulation pour les Maghrébins dont les Algériens. L’objectif annoncé est de contraindre les Etats Maghrébins de délivrer des laisser-passer consulaires à leurs ressortissants expulsés de France. D’autres Etats sont dans la même situation, mais ne sont pas soumis à ces restrictions.


Le chantage par les visas

L’objectif réel est tout autre. Selon Le Monde, Macron a déclaré aux « petits-enfants  de la guerre d’Algérie”, reçus jeudi 30 septembre, que la restriction des visas a pour but de “punir” les dirigeants Algériens. Pas moins.  
“On va ennuyer les gens qui sont dans le milieu des dirigeants, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement”, a-t-il dit. Les visas pour les dirigeants ne sont-ils pas soumis à un régime spécial ? Un chantage ? Selon Macron, les étudiants et les hommes d’affaires seront “privilégiés” dans l’octroi des visas.


D’après de récentes statistiques, les étudiants Algériens qui s’inscrivent dans les universités françaises ne reviennent pas en Algérie, sont “encouragés” à rester en France.


Leur nombre est important au point de susciter les interrogations sur l’existence “d’une fuite organisée” des cerveaux, sous couvert de visas d’études. “L’Algérie forme l’étudiant et la France tire profit du produit”, souligne un expert. L’ampleur de la perte pour l’Algérie est immense, pose un problème de sécurité culturelle et scientifique pour le pays.
Les services consulaires français en Algérie ne communiquent jamais les données sur les “non retour”. Les seuls chiffres qui existent sont ceux des étudiants Algériens inscrits dans les universités françaises. Ils sont actuellement au nombre de 31.000, en augmentation de plus de 40 % depuis 2013.


Macron reprend les thèses des historiens de droite

Mais là, où Emmanuel Macron se dévoile le plus, c’est lorsqu’il aborde la question de l’Histoire. Pour lui, il existe en Algérie “une Histoire officielle totalement réécrite qui ne s’appuie pas sur la vérité” (Le Monde). Il n’a pas précisé de quelle vérité, il s’agit exactement.


Macron parle comme tous les “historiens” et les “intellectuels” de la droite et de l’extrême-droite, allergiques à toute remise en cause de “l’héritage” colonial français et de la reconnaissance des crimes coloniaux massifs commis en Algérie et ailleurs en Afrique.
Pourtant, il y a à peine trois ans, le même Macron, en plein campagne électorale pour la présidentielle, disait en Algérie que la colonisation était “un crime contre l’Humanité”. A chaque époque, un discours !


Et depuis qu’il est président, il n’a fait aucun geste concret dans le sens de la reconnaissance des crimes coloniaux, mis à part l’évocation de l’assassinat par les militaires français des militants anticolonialistes Maurice Audin et Ali Boumendjel.
Il n’a rien dit sur le système de torture instauré par les soldats de Marcel Bigeard, Paul Ausseresses et autres durant la guerre de libération nationale, sur les massacres lors du début de l’occupation de l’Algérie (à partir de 1831), sur la disparition forcée de milliers d’Algériens kidnappés par des soldats français, sur les enfumades du Dahra, sur les fours à chaux d’Héliopolis, sur le pillage des œuvres culturelles d’Alger et d’autres villes, sur le vol des archives et des manuscrits, sur les explosions atomiques du Sahara et la non réparation pour les victimes, sur les boucheries de 1945, sur la répression sanglante du 17 octobre 1961 des nationalistes algériens à Paris, etc


“La haine de la France” ?

Emmanuel Macron préfère botter en touche en faisant commerce des expressions vagues de “ni déni ni repentance” et de “réconciliation des mémoires”, mettant ainsi sur le même pied d’égalité la victime et le bourreau, le colonisateur et le colonisé. Et, à six mois de l’élection présidentielle, il ressort la carte de “la haine de la France” qui existerait en Algérie.


La même carte qu’utilisent les nostalgiques de “l’Algérie française” pour justifier les silences coupables sur les crimes cumulés pendant 132 ans de l’occupation militaire de l’Algérie. Macron essaie de régler ses comptes dans la foulée avec la Turquie en l’accusant de nourrir “la désinformation” et “la propagande” sur l’Histoire de la colonisation comme si les Algériens étaient des “mineurs” qui se font manipuler facilement par les turcs sur leur propre mémoire et Histoire.
Et pour plaire encore aux milieux nostalgiques, Macron se lance dans le débat toxique sur “l’inexistence” de la nation algérienne avant l’arrivée de la France.

“La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? ça, c’est la question”, tranche-t-il pour dire autrement “les bienfaits de la colonisation” que la droite populiste vend à chaque occasion.

Un révisionnisme aveugle qui trouve des adeptes dans certains milieux intellectuels qui pensent que “la civilisation” et commençait et s’arrêtait aux frontières de l’Europe. Une pensée qui nourrit le suprémacisme blanc et qui rejette tout idée d’apport des Arabes, des Amazigh, des Musulmans, des Africains, des Asiatiques au progrés scientifique et culturel de l’Europe.


La riche histoire civilisationnelle de l’Algérie

Bien avant l’occupation française, l’Algérie avait bien existé et connu plusieurs civilisations ayant laissé des traces, des vestiges, des palais, des jardins, des livres, des œuvres d’art portés par des dynasties et des Royaumes depuis l’antiquité comme les Numides,  les Zirides, les Rustumides, les Zianides, les Hammadides, etc.


La construction de la nation algérienne s’est faite au fil des siècles cumulant savoirs, arts, connaissances et expériences. Toute cette longue et riche histoire civilisationnelle de l’Algérie et du Maghreb est ignorée par les manuels d’Histoire et par les sciences sociales  en France.


Macron, qui va d’un échec diplomatique à un autre les Etats Unis ayant décidé d’ignorer la France dans ses nouvelles alliances, ouvre inutilement un front avec l’Algérie au moment où les relations entre les deux pays sont au plus bas niveau depuis des décennies. Les calculs électoralistes étroits passent-ils avant les intérêts stratégiques ? “Il ne faut rien céder. Ce qu’on est en train de faire est un combat civilisationnel pour ce que représente la France”, dit-il lors de sa rencontre avec “les petits enfants de la guerre d’Algérie”. C’est exactement ce que dit le polémiste raciste Eric Zemmour, qui veut se porter candidat à la présidentielle de 2022.

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2 Commentaires

  1. Nous avons besoins de dirigeants à poigne qui peuvent contrer les politiques françaises. Pour cela il nous faut trouver un Président de la stature de Boumédiène (Allah yarhmou). De son temps, la France n’osait pas traiter les Algériens comme elle le fait maintenant.. Les “bonnes relations” de Macron avec Tebboune sont pour la galerie seulement. Il n’y a rien de concret qui est sorti de ces “bonnes relations”.

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