Forum “Notre futur” à Alger: l’appel de Zahra Harkat pour “l’éveil écologique”

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La comédienne et animatrice algérienne Zahra Harkat est marraine du Forum “Notre futur, dialogue Afrique-Europe”, organisé à la salle Ibn Zeydoun, à l’Office Riad El Feth, par l’Institut français d’Alger (IFA), depuis le vendredi 3 février.


“Ensemble pour la nature” est le thème de ce forum, le troisième du genre en Afrique après ceux de Johannesburg et Yaoundé. Lors de l’ouverture, Zahra Harkat, qui est également ambassadrice du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) pour l’écologie, a confié que le combat pour la protection de l’environnement s’est imposé à elle.


“J’ai compris qu’il fallait travailler pour protéger et préserver la Terre. On s’occupe bien de nos maisons et de nos voitures, mais on oublie que la Terre nous porte et nous supporte. Avec le PNUD et la direction générale des forêts, je me suis engagée pour la zone humide de Guerbès Senhadja à Skikda. Pour dire simple, une zone humide est le conteneur de la vie. L’eau permet l’existence de microorganismes et, donc, notre existence, a-t-elle dit.
La zone humide de Guerbes Senhadja est située entre les collines de Skikda et le massif boisé de Chetaibi, près du Cap de Fer, qui comprend le delta de l’Oued‑el­‑Kébir.


“Parmi les dunes qui caractérisent le paysage, une multitude de dépressions et de vallées forment des lacs et des garâas (marais) dont la superficie couvre quelques hectares à plusieurs dizaines d’hectares, sur une plaine décrite comme un « carrefour bioclimatique » entre des influences sahariennes, européennes et méditerranéennes. On a recensé environ 234 espèces de plantes représentant 145 taxons, 50 espèces d’oiseaux et 27 espèces de libellules et demoiselles. Le site est important pour les oiseaux migrateurs. Parmi les poissons, il y a l’anguille d’Europe Anguilla anguilla”, est-il précisé sur le site de Ramsar. Ramsar, ville iranienne, a donné son nom à la Convention relative aux zones humides, signée en 1971.


“Être en harmonie avec la nature…”

Zahra Harkat a expliqué son parcours personnel avec “l’éveil écologique”. “Pour comprendre le futur, il faut être concerné par ce qui se passe aujourd’hui dans notre vie, notre environnement. Certains préfèrent aller à la plage, d’autres à la forêt et d’autres au sahara pour sentir un certain bien être, sentir l’existence. Etre en harmonie avec la nature permet d’être complètement ancré, connecté à elle, à sa force. A partir du moment où on établit le lien avec la nature, on va se sentir éveillé, concerné par l’avenir écologique de notre planète. Cela crée en nous des habitudes, on évite de nuire à la Terre, à la nature, et donc, à nous-mêmes”, a-t-elle soutenu.


Et d’ajouter : “lors qu’on se rend compte de l’importance de nos actes au quotidien, on va devenir des acteurs et non pas des victimes des changements climatiques. Petit à petit, notre vision va changer, on va travailler pour préserver notre environnement, notre planète, notre futur”.


Le danger des microplastiques

Emir Berkane du Réseau Algérien de Protection de la Biodiversité Marine(Probiom) a, pour sa part, évoqué le danger sur la santé des microplastiques en mer qui proviennent des déchets plastiques et des emballages, transportés par les oueds et les vents. “Ces microplastiques sont confondus par le poisson avec le plancton qui est l’aliment de base. Malheureusement, le micro plastique est entré dans la chaîne alimentaire. En 2012, avec Expédition Med, nous avons été les premiers à lancer l’alerte. Dix ans après, les choses ont quand même avancé un petit peu”, a-t-il précisé.


Probiom a accompagné en 2014 Expédition Med France à bord de son voilier, Bonita,  qui a sillonné la Méditerranée pour étudier les microplastiques. L’initiative faisait partie du programme « VigiePlastic Méditerranée » d’Expédition Med qui développe des actions solidaires auprès des pays de la rive Sud “par des actions de formation pour prélever, quantifier et étudier la pollution plastique”.


“En 2018, le gouvernement algérien a reconnu que le microplastique est un polluant halieutique. La problématique était enfin reconnue, les scientifiques y travaillent. La société civile, les scientifiques et les institutions doivent travailler ensemble pour engagement écologique”, a noté Emir Berkane .


“Nous avons installé des récifs artificiels, des structures immergées en mer où on recrée la biodiversité, là où elle n’existe pas ou elle n’a jamais existé”, a-t-il détaillé. Il a expliqué que Probiom travaille aussi depuis 2015 sur la protection de certaines espèces de requins.
Lors de la même cérémonie d’ouverture, le romancier Amin Zaoui est revenu sur son dernier ouvrage, “Les larmes du désert”, un récit sur l’environnement destiné au jeune public,  illustré par Sébastien Chebret et paru aux éditions Dalimen à Alger. La cérémonie a été suivie d’un concert musical animé par Djam en présence d’un public nombreux.  

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