Des partisans du secrétaire général du FLN, Abou El Fadl Baadji ont manifesté devant le siège du parti à Alger, ce dimanche 12 septembre, pour le soutenir face à un mouvement de redressement.
Des dizaines de militants du FLN, parti majoritaire au Parlement, venus de plusieurs régions du pays, se sont présentés devant le siège du FLN, à la rue du Stade à Hydra, à Alger, avec des pancartes pour apporter leur soutien au secrétaire général du parti, Abou El Fadl Baadji, contesté par une partie du Comité central, instance suprême du FLN entre deux congrès.
Selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux, les militants ont reproché aux détracteurs du SG d’avoir “vendu le parti”. “Non à la Baltaguia, non à la mentalité du cadena, non à la diabolisation, non à l’argent de la corruption. Nous sommes là pour renouveler notre confiance à la direction du parti”, a déclaré un porte-parole des partisans lors d’un rassemblement diffusé en live sur Facebook.
“Baadji Chari’a” (Baadji la légitimité) ont crié les présents. Pour un intervenant, le SG du FLN fait l’objet d’un complot malgré “la grande victoire” obtenue lors des élections législatives de juin 2021.
Dans une déclaration lue devant les présents, les partisans de Baadji s’attaquent aux membres du Comité central qui ont annoncé le retrait de confiance au SG du parti.
“Campagne de dénigrement”
“Nous dénonçons la campagne de dénigrement qui cible le parti et sa direction légitime venant de parties défendant leurs intérêts personnels au détriment du véritable militantisme. À chaque échéance électorale, ces parties cherchent à déstabiliser et affaiblir le parti”, est-il souligné.
Appel a été lancé pour défendre l’unité du parti et pour travailler “afin qu’il demeure la première force politique du pays”.
Les partisans de Baadj disent appuyer les efforts du SG pour réactiver les structures locales du FLN, “après des années d’immobilisme et de gel”. “Nous soutenons également les réformes profondes qu’il mène au sein du parti et sa volonté de donner de la place aux jeunes militants”, est-il ajouté.
Jeudi 9 septembre 2021, des dizaines de militants ont envahi le siège du FLN à Hydra, à Alger, pour annoncer le retrait de confiance à Abou Fadl Baadji.
Des membres du Comité central dont des sénateurs, des députés et des présidents d’APC ont réclamé le départ du SG.
“L’ex-secrétaire général n’a pas de légitimité. Il y a eu beaucoup de dépassements à l’intérieur du parti. C’est une décision historique pour les membres du Comité central et pour les cadres et militants du parti. Beaucoup ont subi de l’injustice », a déclaré Fouad Sebouta, membre du Conseil de la nation et ancien journaliste.
Il a parlé de l’envoi de plusieurs correspondances aux autorités pour les alerter sur la situation organique interne du FLN.
« Celui qui a usurpé la fonction de secrétaire général n’est plus à ce poste. Le parti est récupéré par ses militants. L’instance de coordination va se réunir bientôt pour établir un agenda. Nous avons beaucoup de défis à relever dont la préparation des élections locales prochaines », a ajouté Fouad Sebouta.
Réagissant rapidement à cette action, Abou Fadl Baadji a improvisé un point de presse au siège du parti, dans l’après midi du jeudi 9 septembre, pour accuser ses détracteurs de “baltaguia” (voyous), de servir les intérêts de la “I’ssaba” (la bande), d’avoir commis des actes immoraux et recouru à des actes de violence. Trois plaintes ont été déposées auprès de la justice contre ces actes. Un ancien secrétaire général serait, selon lui, derrière l’action de ses détracteurs. “Il leur a même donné de l’argent”, a-t-il dit.
“Je vais assainir le parti des corrompus”
Il a rappelé avoir été plébiscité par la majorité du Comité central nouveau secrétaire général du FLN, fin mai 2020. “Six voix seulement étaient contre. J’ai promis de lutter contre la corruption et de mener des réformes. J’ai trouvé le FLN dans une situation d’effondrement après des années de crise interne. Je vais assainir le parti des corrompus. Lors des élections législatives de juin dernier, nous avons donné la chance à des cadres marginalisés du parti pour se présenter et mettre fin aux pratiques de vente des listes électorales au niveau des Kasma et Mouhafadha”, a-t-il déclaré.
Selon lui, une cinquantaine des membres du Comité central mènent une campagne d’hostilité contre lui alors que certains sont exclus de cette instance, d’autres devaient être traduits devant le Conseil de discipline “mais ne sont pas venus à une session qui était prévue le 6 septembre”.
Abou Fadl Baadji annonce que la plupart de ses détracteurs ont des “dossiers en justice en tant que présidents d’APC ou secrétaires généraux des Mouhafada”. “Certains d’eux se sont accaparés les biens du parti. Un ancien membre du Conseil de la Nation a même détourné plus de 400 millions de centimes de cotisations des militants. Il se cache aujourd’hui derrière les baltaguia après avoir refusé de restituer l’argent”, a-t-il encore accusé.
Il dit ne reconnaître aucune légitimité à “l’instance de coordination” née après l’action du 9 septembre pour “gérer” le parti. “Les initiateurs de cette instance, qui n’ont pas le quorum au sein du Comité central, ont eu recours au faux et à l’usage du faux en fabricant un cachet”, a-t-il appuyé.
