Des cavaliers habillés en tenues romaines précédés d’une catapulte ont sillonné l’artère principale de la ville de Batna avant l’ouverture du 42ème Festival international de Timgad.
L’ouverture officielle du festival est prévue ce jeudi 28 juillet à 22h au théâtre de plein air de Timgad, à 35 km de Batna. Une parade a été organisée vers 19h30, dans la soirée du mercredi 27 juillet, pendant plus d’une heure entre le lycée Ibrahimi et la place Echouhada avec un lancement assuré par la fanfare de la Protection civile qui a exécuté Qassaman devant un emblème national largement déployé, porté par des jeunes filles habillées en robes chaouies.
A pied ou à dos de cheval, des “soldats” et “cavaliers” romains sont passés fortement applaudis par les spectateurs rassemblés des deux côtés de la rue. Pour sa 42ème édition, le festival de Timgad revendique avec fierté l’héritage romain.
“La cité antique romaine la plus ancienne après Pompeï”
“N’oubliez pas que Thamugadi ou Timgad est la cité antique romaine la plus grande au monde après Pompéi en Italie. D’où la nécessité de lier la culture au tourisme. Timgad peut être utilisé comme un levier pour relancer le secteur du tourisme. Aujourd’hui, Batna possède douze hôtels mais les activités touristiques sont faibles” , a souligné Rachid Hamatou, responsable de la communication du festival, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Messaoudi.
Timgad fut construite par Trajan, empereur romain entre 98 et 117, en l’an 100 avec un théâtre, un forum, des thermes, des temples, des villas, des jardins…Des traces de cette ancienne ville existent toujours dans le site visité à longueur d’année par les touristes. Un site classé dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1982.
La parade s’est poursuivie à Batna avec le passage animé de troupes folkloriques venant de Merouana, de Sidi Bel Abbes, de Grara, de Timimoun, de Djanet, d’Alger, de Tizi Ouzou et d’ailleurs. Un défilé de motocyclettes et d’anciennes voitures dont les fameux 404 Peugeot et les fourgonnettes Wokswagen était “le clou” de la soirée. Des jeunes palestiniens portant le drapeau et le keffieh ont participé également à la parade suscitant les ovations des présents.
Le rappeur algérien Mc Artisan remplace le tunisien Kafon
Côté programme musical, le festival débutera dans la soirée de ce jeudi avec un spectacle intitulé “Tahwissa Dz”, mis en scène par Fouzi Benbraham, et des mini concerts de Massinissa, Hamid Belbeche, Yasmine Amari et le rappeur algérien Mc Artisan qui remplace l’artiste tunisien Kafon, déprogrammé à la dernière minute. L’accès aux spectacles est payant, 300 dinars le ticket.
“Le rap, le zenkaoui, le rai sont des expressions artistiques algériennes nouvelles. Il faut faire avec toutes ces expressions. Nous devons pousser pour que le festival de Timgad reprenne toute sa dimension internationale. Cela se fera d’une manière graduelle. Nous n’avons exclu aucun artiste. Les gens oublient que le festival est international, pas local. Malgré cela, la programmation artistique est à 80 % nationale. Les artistes locaux seront les grands bénéficiaires lors que le festival de Timgad sera à 90 % international”, a déclaré, lors d’une conférence de presse, Youcef Boukhentache, commissaire du festival.
Il a plaidé pour l’assouplissement des mesures de visas pour les artistes invités au festival et pour une amélioration du soutien financier de l’Etat pour cette manifestation culturelle, l’une des plus anciennes du pays.
“Nous voulons que le festival de Timgad rassemble la musique, le chant, le théâtre, le ballet et les arts visuels. À Batna, il y a une école des beaux arts, un institut de formation musicale et un théâtre régional. Donc, la plateforme est bien là. Pour cela, le budget doit être revu à la hausse”, a précisé Youcef Boukhentache.
Il a salué la jeune équipe qui l’entoure dans l’organisation du festival. “Après le festival, nous allons faire un travail pour documenter tout ce qui a été fait autour de l’événement, photos, vidéos, infographies”, a-t-il dit.
