Au Festival de Cannes, Spike Lee qualifie Poutine et Bolsonaro de gangsters

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Au Festival de Cannes, Spike Lee qualifie Poutine et Bolsonaro de gangsters
Au Festival de Cannes, Spike Lee qualifie Poutine et Bolsonaro de gangsters
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Surprenant coup de gueule du cinéaste américain Spike Lee, président du jury du Festival de Cannes, contre les présidents russe et brésilien.


« Ce monde est dirigé par des gangsters. Agent Orange, le gars au Brésil et Poutine. Ils vont faire tout ce qu’ils veulent. Ils n’ont aucune morale, aucun scrupule. C’est le monde dans lequel nous vivons. Nous devons dénoncer les gangsters comme ça », a déclaré Spike Lee, mardi 6 juillet, lors de la traditionnelle conférence de presse du jury du festival de Cannes, quelques heures avant l’ouverture officielle de la grande manifestation cinématographique.


Agent orange, un biocide utilisé par l’US Army au Vietnam, dans les années 1960, désigne l’ex-président américain Donald Trump.
Spike Lee répondait à une longue question-commentaire d’une journaliste de Georgie qui se plaignait de la situation des droits humains dans son pays.


Elle a parlé de « groupes ultra nationalistes et ultra religieux » qui seraient « aidés par la Russie » et qui auraient attaqué des journalistes sans être secourus par les policiers. Des journalistes qui couvraient une manifestation des gays à Tbilissi.


« Faire partie du monde civilisé »

« Je veux utiliser cette plate-forme (conférence de presse à Cannes) pour dire au monde que la population de Géorgie souhaite faire partie du monde civilisé », a-t-elle déclaré.


L’animateur de la conférence de presse complète la question qu’il adresse aux membres du jury du festival : « comment résister ? ».
Le cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho a eu cette réponse : « actuellement au Brésil, nous sommes à un demi million de morts à cause de la pandémie (de Covid 19). Si le gouvernement avait agi comme il se devait, 350.000 personnes auraient eu la vie sauve ».


Il a dénoncé le licenciement des techniciens et experts de la cinémathèque du Brésil. « C’est une démonstration de  mépris de la part du gouvernement à l’égard de la culture », a-t-il dit.


Quatre français et cinq femmes au jury

La comédienne française Mati Diop, membre du jury aussi,a appelé à utiliser le cinéma comme « une arme » pour résister. « Le cinéma peut montrer une situation d’une manière profonde et complexe »,a-t-elle souligné.


Spike Leeest la remière personnalité noire à présider le jury du Festival de Cannes depuis sa création en 1946.


Outre Mati Diop et Kleber Mendonça Filho, le jury du festival de Canne, qui se déroule jusqu’au 17 juillet, est composé  de l’acteur franco-algérien Tahar Rahim, de la comédienne américaine Maggie Gyllenhaal, de l’actrice française Mélanie Laurent, du réalisateur japonais Song-Kang Ho, de la chanteuse française Mylène Farmer et de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner. Sur neuf membres du jury du festival, quatre sont français, cinq sont des femmes.


Le film « Do the right thing », réalisé par Spike Lee, toujours d’actualité

A la conférence de presse, Spike Lee est venu avec une casquette noire sur laquelle est écrit en blanc une date : 1619, l’année du début de l’esclavage aux Etats Unis.


Interrogé sur son célèbre film « Do the right thing », sorti en 1989, présent au 42 ème festival de Cannes sans rien obtenir comme récompense, Spike Lee a eu cette réponse liée directement à l’actualité américaine : « j’ai écrit ce film en 1988, et quand vous voyez notre frère Eric Garner, quand vous voyez le roi George Floyd qui est tué, lynché, je pense à Radio Raheem (personnage du film). Et vous pourriez croire et espérer que plus de 30 p…d’années après, les personnes noires ne soient plus chassés comme des animaux ».


Dans une scène de « Do the right thing », des policiers blancs étranglent devant la foule Radio Raheem, un jeune noire, dans un quartier de New York. Dans la même ville, en juillet 2014, les policiers blancs tuent Eric Garner, 44 ans. Couché au sol et maintenu de force, l’homme criait qu’il ne pouvait pas respirer : « I cant’ breathe ».


La même scène se répète des années après, en mai 2020, à  Minneapolis où des policiers blancs, dont Derek Chauvin, tuent George Floyd, couché au sol il ne pouvait pas respirer.

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