Fama Mbaye, chanteuse mauritanienne : “Je suis une griotte moderne qui chante du yalla Peul”

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Fama Mbaye, chanteuse mauritanienne :
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Fama Mbaye Sarr est une chanteuse mauritanienne. Elle est épouse de Seydou Sarr, guitariste, son manager aussi.  Originaire de Mbagne, sud de la Mauritanie, elle est installée à Nouakchott. Elle participe depuis le 24 février 2022 à la résidence artistique “OneBeat Sahara“, à Taghit et à Alger, organisée par l’ambassade des Etats Unis à Alger et le ministère de la Culture et des Arts.


24H Algérie: Que vous apporte cette participation en Algérie à la résidence “OneBeat Sahara” ?


Fama Mbaye Sarr: Je suis ravie d’être là pour représenter la culture et la musique mauritaniennes dans le grand projet “OneBeat Sahara”. Je trouve merveilleux cet échange musical avec les artistes des autres pays. J’ai travaillé avec des artistes d’Algérie, de la Tunisie, des Etats Unis pour le programme musical présenté le samedi 5 mars ici à Taghit. C’était une bonne fusion, un excellent mélange.


Vous faites de la musique peul. Mais quel est votre style musical?


Fama Mbaye Sarr: C’est vrai. Je suis une Peul mauritanienne (les Peuls ou Fulani sont présents dans une quinzaine de pays en Afrique du Mali à la Sierra Leone et du Soudan à la Guinée). je chante en pulaar (langue des Peuls). Ma musique est le produit d’un mélange avec les autres cultures africaines. Mon style est construit sur un mélange entre la musique traditionnelle et la musique moderne. Je chante du yalla qui est un héritage Peul. Je veille à avoir tous les rythmes dans mes chansons.


En Mauritanie, Maalouma Bint El Midah, joueuse de ardin, est la chanteuse la plus célèbre. Autant que Hawa Djimera ou Dimi Mint Haba. Maalouma vous a-t-elle inspiré ?


Fama Mbaye Sarr: Maalouma est une grande star en Afrique, pas uniquement en Mauritanie. Elle est notre mama à toutes et à tous. C’est une chanteuse hors pair. Je marche sur ses pas. J’ai fait beaucoup de scènes en Afrique et en Mauritanie. Et j’ai l’habitude de chanter avec d’autres artistes. Je suis une griotte qui chante du yalla Peul avec les tons d’aujourd’hui.


Fama Mbaye Sarr , vous êtes donc une griotte (poète dépositaire de la tradition orale) moderne…


Fama Mbaye Sarr: Oui, je le suis. Je n’utilise pas la kora dans mes compositions. Il y a l’ardin, la calebasse et des instruments modernes comme la batterie, la guitare électrique, le synthé, la basse. Mon orchestre à Nouakchott s’appelle “Jaloudi Yalla” (les bourgeons du yalla en pular). Il est composé d’une douzaine de musiciens. Il est rejoint parfois par des danseurs, des percussionnistes et des choristes. Nous faisons aussi de l’acoustique avec un orchestre réduit.


Vous ne jouez pas d’instrument…


Fama Mbaye Sarr: Je joue parfois de la guitare, mais la plupart du temps, je préfère chanter.  Je suis née dans une famille de griots. Je chante donc depuis mon jeune âge. Mes parents chantent aussi à la maison (Coumba Rella, grand-mère de Fama Mbaye est musicienne et poète alors que son grand père Samba Malal, est un joueur de xalam, guitare traditionnelle).


J’ai crée un orchestre pour moderniser la tradition. Je chante en hassania, en wolof, en soninké et en pulaar. Je veux apparendre l’arabe aussi pour chanter avec. Dans mes chansons, j’aborde beaucoup de sujets sociaux qui ont trait à l’enfance, aux femmes, les maladies…J’essaie toujours d’être actuelle dans mes chansons.


Actuellement en Mauritanie, quelle est la grande tendance musicale ?


Fama Mbaye Sarr: Les jeunes mauritaniens écoutent de tout. C’est pour cette raison que dans mes chansons, il y a des mélanges de plusieurs sonorités. Il y a du ripo, du mbalax (musique populaire d’origine wolof née au Sénégal s’appuyant sur les percussions), du jazz, de la salsa, du zouk (musique née dans les Caraïbes dans les années 1970), l’afrobeat et d’autres styles. Pour être à la page, il faut tout mélanger…


Avez-vous produit des albums ?


Fama Mbaye Sarr: Des albums, pas encore. Mais, j’ai produit des singles et des clips diffusés sur les plateformes comme Youtube, à la télévision, évoqué dans les journaux…


Est-il facile d’être une chanteuse femme en Mauritanie ?


Fama Mbaye Sarr::Tous les métiers sont difficiles. Il faut oser et s’imposer. S’imposer pour trouver ce qu’on veut. J’ai déjà treize ans de carrière musicale en Mauritanie… 

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