Des experts de l’ONU demandent la libération du journaliste Khaled Drareni

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Des experts de l'ONU demandent la libération du journaliste Khaled Drareni
Des experts de l'ONU demandent la libération du journaliste Khaled Drareni
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Des experts de l’ONU ont dénoncé mercredi 16 septembre 2020 la lourde condamnation du journaliste Khaled Drareni, condamné en appel à 2 ans de prison ferme par la Cour d’Alger.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail, et nous appelons les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni », écrivent ces experts indépendants oeuvrant auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Le journaliste Khaled Drareni a été condamné le 10 août dernier à 3 ans d’emprisonnement pour « d’atteinte à l’unité nationale » et « d’incitation à attroupement non armé ».

Cette peine « est encore grossièrement inappropriée car les accusations portées contre lui constituent une violation flagrante de la liberté d’expression, de la réunion pacifique et d’association », soulignent les experts de l’ONU.

Parmi eux figurent Clément Nyaletsossi Voule, rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association, Irene Khan, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et Mary Lawlor, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

Les experts déplorent aussi que les autorités algériennes « utilisent de plus en plus les lois sur la sécurité nationale pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits aux libertés d’opinion et d’expression, et de réunion pacifique et d’association ».

« Drareni, et tous les autres qui sont actuellement en prison, ou qui attendent d’être jugés simplement pour avoir fait leur travail et défendu les droits de l’Homme, doivent être immédiatement libérés et protégés », concluent les experts.

« Nous sommes très alarmés par l’ampleur de la répression de la dissidence en Algérie », ont déclaré les experts. « Les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes sont de plus en plus surveillés et harcelés dans l’exercice de leur travail légitime ».

« En vertu du droit international, toute personne qui surveille une assemblée doit être protégée par l’État, qu’il s’agisse d’un journaliste, membre d’une institution nationale des droits de l’Homme ou d’un simple citoyen », ont déclaré les experts. « Il est inacceptable d’arrêter quiconque – surtout un journaliste – pour la simple diffusion d’une vidéo qui montre les forces de sécurité en train d’utiliser la violence contre les manifestants ».

La décision a suscité la consternation et la fureur des journalistes présents à la cour d’Alger qui ont dénoncé une décision “injuste et injustifiée” et ont scandé le slogan de “Khaled Drareni, SahafI  Hor” (journaliste libre).

Les deux autres accusés, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, ont vu leur peine légèrement réduite à 4 mois de prison ferme et un an de prison avec sursis.

Le parquet avait requis 4 ans de prison ferme et 50 000 Da d’amende à l’encontre du journaliste Khaled Drareni, détenu depuis le 29 mars dernier, et  Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche.

“Nous sommes tous en danger” ” a réagi, Me Abdelghani Badi, un des membres du collectif de défense.  “Lorsque nous voyons de telles décisions, nous ne pouvons établir les libertés fondamentales du citoyen. Nous ne pouvons garantir la liberté de la presse. Aujourd’hui, nous sommes tous en danger. La presse est en danger, la profession d’avocat est en danger, les libertés sont en danger, les Algériens  sont en danger” a-t-il déclaré. L’avocat a estimé qu’il n’existe plus « ni sécurité juridique, ni sécurité judiciaire » et appelé à une mobilisation de tous pour une Algérie forte où ni “la loi, ni la presse ne sont bafouées”.

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