“Ce n’est pas notre rôle de réaliser les études épidémiologiques”, affirme le Pr. Belhocine

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"Ce n'est pas notre rôle de réaliser les études épidémiologiques", affirme le Pr. Belhocine
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Le professeur Mohamed Belhocine, président de la cellule chargée de l’étude épidémiologique en Algérie, a expliqué la hausse vertigineuse du nombre des contaminations par trois principales raisons. Invité de la Chaîne I ce lundi 09 novembre 2020, il a justifié les dernières mesures prises par les autorités algériennes, affirmant, à son tour, que la situation est “inquiétante”. Il est notamment revenu sur la réalisation des études épidémiologiques et le rôle de sa cellule.

Pour le Pr. Belhocine, ce que le ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid, et autres praticiens ont qualifié de deuxième vague, a d’abord été causé par le changement de climat. La baisse des températures “favorise la propagation du virus”, a-t-il indiqué.

La deuxième raison est, en toute logique, la reprise des activités commerciales, sportives et éducatives, des environnements qui encouragent la contagion du coronavirus. L’invité de la Chaîne I ne manque pas de souligner le relâchement, voire “l’abandon”, enregistré vis-à-vis des mesures de prévention comme 3e et “plus important” facteur de cette deuxième vague. ” Il y a beaucoup de personnes malades qui se rendent sur leur lieu de travail ou ne prennent pas de précautions chez eux pour ne pas contaminer leurs proches”, a-t-il rappelé.

Interrogé également sur de possibles mutations du virus, Mohamed Belhocine affirme “que nous ne détenons pas des informations à ce propos”.

Pr. Belhocine poursuit que les mesures prises par les autorités sont “justifiées” face à cette hausse des cas, préconisant un renforcement du confinement et de la prise en charge des patients diagnostiqués positifs. Le Premier ministère a décidé hier le réaménagement du couvre-feu entre 20h et 5 du matin à partir du 10 novembre prochain. Ce réaménagement concerne 29 wilayas et s’applique suite à la dégradation de la situation sanitaire constatée à travers le territoire national. Quelques jours auparavant, un plan d’action d’urgence, basé sur trois axes, a été mis en place pour « contenir » la propagation de l’épidémie.

“Ce n’est pas notre rôle”

La journaliste de la Radio algérienne n’a pas manqué d’interroger son invité sur les résultats des études épidémiologiques devant être réalisée par la cellule présidée par le Pr. Belhocine. Ce dernier a rétorqué que “ses services font face à des difficultés pour réaliser ces études, faute de coordination entre les hôpitaux et la non-participation des citoyens. Ces études manquent ainsi de précisions et sont parfois inutiles”, a-t-il affirmé. Selon lui, certaines familles refusent de se soumettre aux règles d’investigations épidémiologiques ou de fournir des informations sur les cas de personnes atteintes de Covid-19, parfois de faux numéros de téléphone sont communiqués.

“Notre cellule a été créée pour évaluer et renforcer les études qui doivent être réalisées par les services d’épidémiologie et de médecine préventive. Ces services sont présents à travers tout le territoire national, dans chaque Direction de la Santé”, précise-t-il. “Le rôle de notre cellule est d’évaluer ces études, devant être menées sous l’égide du département de prévention du ministère de la Santé”, a-t-il rajouté.

“Ce que nous avons observé, durant nos visites dans plusieurs wilayas, est que des études sont menées de manière acceptable dans des régions tandis qu’ailleurs, nous avons constaté des défaillances”, a rajouté Pr. Belhocine.

Il a expliqué que le rôle de ces investigations est “d’identifier les personnes ayant été en contact, durant les dernières 48 ou 72 heures, avec des cas confirmés”. Mais “les investigations épidémiologiques ne suffisent pas quand la propagation du virus est forte. On ne peut pas faire une investigation en une journée ou deux lorsque nous enregistrons plus de 600 cas par jour. Il y a une forte pression sur les staffs chargés de la prévention”, a-t-il alerté.

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Le nombre de nouveaux cas contaminés a atteint 670 personnes hier, selon le dernier bilan officiel. Une hausse vertigineuse depuis une semaine où les chiffres se sont subitement installés au-dessus de la barre des 600 cas par jour.

Le nombre total des contaminés depuis le début de la crise sanitaire fin février dernier atteint ainsi les 62051 personnes. Le nombre de décès en 24h, est pour sa part de 12 décès. Le nombre total de décès atteint ainsi les 2048 victimes. Quand au nombre de guérisons ces dernières 24h il était de 254 pour atteindre les 42037 depuis le début de la pandémie.

Mais pour le Pr Mohamed Belhocine, la propagation de la Covid-19 est plus importante que ce qui est publié quotidiennement par le ministère de la Santé. “Il est probable qu’il existe de nombreux cas positifs non pris en charge par les hôpitaux et qui échappent aux statistiques. Cela veut dire que la situation épidémiologique est beaucoup plus grave”.

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