Université – L’enseignement à distance freiné par le faible débit internet

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Université - L'enseignement à distance freiné par le faible débit internet
Université - L'enseignement à distance freiné par le faible débit internet
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Les universités et instituts ont adapté, pour l’année 2020/2021, le système de l’enseignement à distance en raison de la pandémie de Covid-19. Un système qui fait face à des difficultés techniques et pratiques.

Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) a mené une étude sur le thème de « l’université et enseignants face au Covid 19 : l’épreuve de l’enseignement à distance en Algérie ». Une étude réalisée par Moundir Lassassi, Nadjib Lounici, Lylia Sami, Chemseddine Tidjani et Mohamed Benguerna.

L’étude, basée sur un questionnaire envoyé à 2000 enseignants, a démarré à partir de trois hypothèses : « le taux d’équipement des enseignants (matériel et internet) est faible pour la réussite du projet du télé-enseignement », « le recours au télé-enseignement est très faible en raison du manque de formation et de l’inexpérience des enseignants de cette nouvelle forme d’enseignement » et « l’absence de contact entre l’enseignant et l’étudiant est une difficulté majeure dans la réussite de l’acte de télé-enseignement ».

« Il ressort des résultats de l’étude que les deux difficultés les plus rencontrées par les enseignants sont l’absence de contact direct avec les étudiants (66,6 %) et le problème de la connexion (65,5%). La non maîtrise de la technologie vient en dernier avec seulement 11,5 %. La quasi majorité des enseignants enquêtés (93 %) disposent d’une connexion internet. Néanmoins plus de 52,6 % déclarent que la qualité de leurs connexions est plutôt moyenne, 18,6 % mauvaise. Seulement, 2,3 % jugent la connexion excellente », est-il relevé.

Absence de « base de données » sur les étudiants

Selon l’étude, trois enseignants sur cinq déclarent n’avoir jamais eu recours aux plateformes e-learning ou chaîne de diffusion en ligne avant la crise de Covid-19. L’enseignement à distance est une première expérience pour 60,7 % des enseignants enquêtés.

La majorité des enseignants affirme avoir eu recours à la plateforme de l’établissement mise en place dans le cadre du maintien des cours à distance sur décision du ministère de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique datée d’avril 2020. La plateforme open source Moodle est la plus utilisée par les enseignants, suivie des solutions de stockage en ligne qui offrent la possibilité de partager des cours.

Pour plus de 20 %, les enseignants des sciences sociales et humaines et des lettres déclarent avoir eu recours aux réseaux sociaux pour assurer le télé-enseignement. « Une pratique qui s’avère être peu conventionnelle, mais qui permettrait néanmoins de capter l’attention des étudiants et réduire le gap enseignant/étudiant(..) Si la préparation des cours et l’absence de contact étudiant/enseignant entravent directement le bon déroulement de l’acte de télé-enseigner, il s’avère que les enseignants soulignent la présence d’un effet indirect, à savoir le manque de réceptivité des étudiants », est-il noté.

Selon l’étude, il n’existe pas encore en Algérie une base de données fiable et tenue à jour de l’ensemble du corps estudiantin, « ce qui rend le suivi et l’évaluation de l’étudiant quasiment impossible ».

L’expérience de l’UFC mise en avant

« Les enseignants sont en mesure d’assurer leur mission pour les cours en ligne. Par contre, ils dépendent d’autres facteurs extérieurs dont la maîtrise leur échappe. Ces résultats ont été confirmés par l’étude menée par le Cabinet McKinsey aux États Unis, où il a été constaté que l’université pourrait gagner en efficacité pédagogique dans le cadre d’accord avec les fournisseurs d’accès à internet, et fournisseurs d’équipements. Aussi, nous sommes en présence d’un premier défi que les autorités publiques et les responsables universitaires doivent affronter et résoudre pour les mois à venir, celui de la qualité de l’internet, des installations techniques au niveau des institutions universitaires et de la formation des enseignants aux pratiques des TIC », est-il préconisé.

Samedi 26 décembre 2020, Abdelbaki Benziane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, lors d’une conférence de presse à Alger, annoncé que des formations seront assurées pour les enseignants à l’utilisation des outils numériques pour l’enseignement à distance.

Pour ce faire, l’UFC (Université de formation continue) sera sollicitée compte tenu de son expérience en la matière. L’UFC a entamé le télé-enseignement pour tous les cycles universitaires et toutes les spécialités en 2019. « Parmi les difficultés que nous avons rencontré lors de la mise en place de l’enseignement à distance fut l’inexpérience des enseignants par rapport au télé-enseignement. Le problème de l’interactivité entre étudiants et enseignants est lié aussi à ce manque de formation. Nous sommes entrain de s’adapter », a-t-il déclaré.

Renouvellement des équipements

Il a parlé également des problèmes liés au débit et au réseau internet. « Nous nous sommes rapprochés du ministère de la Poste et des Télécommunications pour traiter ce problème. Un groupe de travail mixte a été installé et a planché sur les difficultés liées au débit et au réseau internet. Nous sommes sortis avec des conclusions pour augmenter le débit des universités et élargir le réseau dans les universités du Sud du pays. Les équipements des universités seront également renouvelés. Cela ne sert à rien d’augmenter le débit avec d’anciens équipements . Cela va prendre du temps mais c’est une nouvelle expérience pour nous», a annoncé le ministre. 

Il a rappelé qu’avant la crise sanitaire, 10 % des établissements universitaires seulement assuraient l’enseignement à distance en Algérie.

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