Le Président Abdelmadjid Tebboune a reçu, ce jeudi 15 décembre, des participants au Colloque international sur “l’Imam Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili”, organisé à Alger les 12 et 13 décembre.
Il s’agit, selon des informations publiées sur le site de la présidence de la République, d’Aminu Ado Bayero, l’Emir de Kano (Nigéria), Ibrahim Tahir Bauchi, président de Usman Bauchi Foundation (Nigéria), Cheikh Serine Hassen Sik, calife de la confrérie Tidjanie ahmadie de la région de Djenaba (Sénégal), Ibrahim Oumarou, Sultan d’Agadez (Niger), Omar Tidjani, président de la Maison du Coran Seyda Mariama Niasse (Sénégal), Karib Allah Nasser Kabar, cheikh de la confrérie Kadiria au Nigéria et en Afrique de l’Ouest, Ibrahim Saidan, président de l’Association de l’Imam Ben Abdelkrim Al Maghili ainsi que le petit fils de l’Imam Al- Maghili, Abdelkarim Sherif Ali Sherif, président d’Al Maghili Foundation.
Naissance de Cheikh Ahmed Tidjani en Algérie
Cheikh Serine Hassen Sik a salué, dans un message devant le président Tebboune et ses invités, l’Algérie et sa terre “arrosée du sang des Martyrs qui ont donné un exemple de défense de la religion et de la dignité humaine.
“L’Algérie est la source et l’origine de la confrérie Tidjanie mondiale”, a-t-il dit. Il a rappelé la naissance en Algérie (à Ain Madhi, Laghouat) d’Abou Abbas Ahmed Ibn Mohamed Tijani, le fondateur de la tariqa Tidjania.
Cheikh Karib Allah Nasser Kabar a, pour sa part, souligné que beaucoup de points rassemblent l’Algérie et le Nigéria.
“Nous nous considérons comme une partie de vous”
“Nous sommes tous Malékites, Soufis et Ash’ari. La tariqa Kadiria depuis l’an 590 de l’Hégire, depuis la rencontre entre Abi Mediene Al Ghawth Al Tlemçani (Sidi Boumediène) avec Cheikh Abdelkader Al Jilani, la Kadiria est présente au Nigéria. Nous nous considérons comme une partie de vous. Au Nigéria, nous vivons entre deux marteaux, chiites et wahabite, mais notre pensée religieuse vient de l’Algérie. Nous devons nous unifier. Et vous devez nous appuyer pour que nous soyons mieux que ce que nous avons été”, a-t-il déclaré.
Cheikh Karib Allah Nasser Kabar a transmis au chef de l’Etat les salutations du président nigérian, Muhammadu Buhari et celles du principal chef de la confrérie Kadiria au Nigéria, Cheikh Hassan Al Hassani.
Dans un message aux participants au colloque sur “l’Imam Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili : gouvernance, unité et stabilité des sociétés africaines”, le Président Tebboune a, selon l’agence APS, rappelé le parcours de l’Imam Al Maghili, “entamé par une formation scientifique auprès d’une pléiade d’éminents érudits algériens à l’ère des Zianides, dont l’érudit algérien Cheikh Sidi Abderrahmane El Thaalibi et l’Imam de Tlemcen Sidi Mohamed Ben Youcef El Senouci, et d’autres illustres noms, avant de poursuivre la voie du bien en surpassant toutes les difficultés et les épreuves”.
“Faire face à l’extrémisme”
Dans ce message, lu en son nom par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, le chef de l’Etat a évoqué les efforts de l’Imam Al Maghili pour la diffusion des préceptes de l’islam dans le continent africain. “Grâce à lui et à ses pairs parmi les érudits à l’instar du Cheikh Sidi Ahmed El Tidjani, Sidi Abderrahmane El Akhdari et bien d’autres, l’islam s’est propagé dans de vastes contrées du continent africain, à l’exemple du Mali, du Niger, du Tchad et d’autres régions. L’histoire a retenu ces contributions dans le domaine de l’enseignement, de l’orientation, du conseil et de la réforme, l’imam ayant contribué à asseoir les règles d’institutions scientifiques et des cités culturelles dans différentes régions de l’Afrique”, a-t-il relevé.
Tebboune a souligné l’importance de s’inspirer des valeurs et principes “du référent religieux dans nos pays, particulièrement dans la région du Sahel ce qui nous aidera à faire face aux différents défis, particulièrement l’extrémisme”.
“L’imam Al Maghili a réussi à investir dans la dimension africaine et à s’ériger en plateforme d’entente et de coopération constructive (…) l’Algérie nouvelle est consciente du choix stratégique que représente la dimension africaine, un choix qui permettra à nos peuples de réaliser les aspirations escomptées à travers le renforcement de l’action diplomatique, la relance du tourisme religieux, tout en tirant parti de la profondeur des tarikat du soufisme et ses prolongations en Afrique, ce qui permettra de parvenir à une cohésion des positions politiques, à l’activation de la coopération économique, à la promotion des échanges scientifiques et culturelles, et à asseoir la stabilité, la sécurité et la paix”, a-t-il soutenu.
