Dialogue inter libyen de Tunis : à la recherche d’une solution politique à la crise en Libye

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Le Forum du dialogue politique inter-libyen, soutenu par l’Algérie, se poursuit à Tunis pour le deuxième jour sous l’égide de l’ONU. « La Libye d’abord » est le slogan choisi pour ces pourparlers directs marqués par la présence de toutes les parties en conflit venant de Tripoli, de Benghazi et de Tobrouk (13 factions).

75 personnalités libyennes sont présentes à Tunis en vue de trouver « une solution consensuelle » à la crise politique et sécuritaire qui dure en Libye depuis la chute du régime de Mouamar El Kadhafi en 2011. Le but est également d’élaborer un calendrier électoral et de mettre en place un gouvernement unifié.

C’est du moins ce que l’ONU souhaite après de nombreux échecs de rassembler les différentes parties libyennes ces dernières années. L’américaine Stephanie Williams, représentante spéciale par intérim du secrétaire général de l’ONU en Libye, a parlé de lueur d’espoir, elle qui a déployé, ces dernières semaines, beaucoup d’efforts pour « rapprocher » les points de vue des belligérants.

« L’objectif du dialogue est de faciliter le retour à la légalité en Libye et parvenir à un consensus autour des modalités de gouvernance qui conduiront à des élections dans les plus brefs délais », a précisé Stéphanie Williams, citée par les agences de presse. Elle a ajouté : « Nous avons le sentiment qu’il y a une volonté auprès des participants au dialogue libyen, de présenter des concessions pour l’intérêt de la Libye ». Elle a appelé tous les présents au Forum de Tunis « à se hisser au niveau de l’instant ». Un échec de ce Forum signifie un enlisement dramatique du conflit.

« Un vrai acquis »

Le 23 octobre 2020, les différentes parties en conflit ont signé un cessez-le-feu après d’intenses négociations à Genève. Le cessez-le-feu est réclamé par la communauté internationale depuis la conférence de Berlin de janvier 2020 et par les pays du voisinage libyen dont l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte. Les termes du dialogue de Tunis ont été préparés lors des discussions de Bouznika au Maroc début novembre 2020. 

Un document du programme politique relatif « à la phase préparatoire pour une solution globale » a été présenté lors du premier jour du Forum, lundi 9 novembre. “Le dialogue politique se déroule autour de la question constitutionnelle qui va arbitrer la relation entre les Libyens ainsi que la question relative aux élections, la définition des postes de pouvoir et des institutions souveraines. Cette transition de l’étape du conflit armé à celle d’une solution par des initiatives et des idées juridiques et constitutionnelles peut être considérée comme un vrai acquis qui doit être valorisé. Cependant il faut mettre en garde contre l’inscription de manière consciente ou inconsciente des participants au dialogue dans des agendas ennemis à la stabilité de la Libye sans donner de détails”, a prévenu l’universitaire tunisien Béchir Jouini, spécialiste de la Libye, dans une déclaration à l’agence turque Anadolu.

Selon lui, les parties libyennes devraient s’accorder sur une période de transition de dix huit mois.

Création d’un Conseil présidentiel

Le Forum devrait sortir, après une semaine, avec un accord sur la création d’un Conseil présidentiel, constitué par des représentants de Tripoli, de Benghazi-Tobrouk et du Fezzan, et d’un nouveau chef du gouvernement. Cette démarche vise à « unifier » toutes les institutions existant actuellement en Libye pour éviter d’éventuelles cassures et aller vers un processus de transition démocratique.

L’ONU considère l’Accord politique de Skhirat de 2015 comme « un cadre viable » pour une solution politique en Libye. Les mercenaires et les combattants étrangers se trouvant en territoire libyen (notamment ceux de la société russe Wagner) devraient quitter le pays durant les trois mois qui suivent l’entrée en vigueur de l’accord de Tunis, une fois signé par toutes les parties. « Un consensus est possible, si toutes les forces étrangères s’abstiennent de toute ingérence en Libye », a déclaré Kaïs Saïed, président tunisien.

La Tunisie et l’Algérie refusent toute ingérence étrangère en Libye et toute solution militaire à la crise. Selon les experts, plusieurs pays agissent d’une manière ou d’une autre en Libye comme les Emirats arabes unis, la Russie, la France, la Turquie, les États Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Égypte. L’ONU souhaite que l’embargo sur les armes soit respecté en Libye. 

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