Débat à Batna: le cinéma entend marquer son “retour” à l’université

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Débat à Batna: le cinéma entend marquer son
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“Le cinéma à l’université” est un nouveau projet développé par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Culture et des Arts. Il a été lancé officiellement en février 2023.
Une convention-programme a été signée le 7 janvier 2021 entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de la Culture et des Arts sur le développement et la promotion des activités culturelles et artistiques en milieu universitaire. L’application de ce texte a pris du retard. Un programme vient d’être élaboré par le ministère de l’Enseignement supérieur pour mettre en application la convention signée à l’époque de Malika Bendouda, ministre de la Culture et des Arts.


 “Tous les axes sont mentionnés dans ce programme : cinéma, théâtre, musique, patrimoine, formation, littérature, arts visuels…des comités locaux constitués de directeurs d’établissements universitaires, d’écoles, de musées et d’institutions culturelles, auront la charge de suivre l’application du programme sur le terrain”, a indiqué Smail Inezarene, sous directeur d’animation en milieu universitaire au Ministère de l’enseignement supérieur, lors d’un débat, à la cité universitaire des Frères Helissi, à l’occasion du 8ème Festival national universitaire du court métrage de Batna.


“Encourager l’université à s’ouvrir sur son environnement culturel”

Le projet “le cinéma à l’université” fait partie de cette convention applicable sur six ans, “renouvelable par tacite reconduction”. “Ce projet vise à promouvoir l’art cinématographique en milieu universitaire et à encourager l’université à s’ouvrir sur son environnement culturel”, a expliqué Smail Inezarene.


Les films en compétition du festival de Batna, qui s’est déroulé du 4 au 6 mai 2023, ont été projetés à la cinémathèque de Batna. “C’est le début de la concrétisation de cette convention. Le cinéma ouvre une fenêtre sur la société et permet aux étudiants de mieux connaître leur environnement  puisque l’université est au service de la société et de la citoyenneté”, a-t-il noté.


Et d’ajouter : “Nous avons créé une plateforme numérique au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur pour rassembler des films algériens. Chaque lundi, un long et un court métrages sont mis en ligne. Nous avons collecté plus de 400 films qui sont passés par le Festival national universitaire du court métrage de Batna, en plus de ceux des festivals de Mostaganem et d’Oran. La plateforme permet d’avoir des statistiques. Durant ces derniers mois, à partir du 17 janvier 2023, plus de 800 films entre courts et longs ont été projetés, au niveau de tous les établissements et résidences universitaires du pays. Plus de 60.000 étudiants ont assisté aux projections”.


“Approfondir les connaissances en matière de langage cinématographique”

Les films sont projetés chaque mardi dans les universités, suivis de débats en présence, parfois, de cinéastes ou d’enseignants.
“Le débat permet de développer la culture cinématographique chez les étudiants. Nos étudiants, qui maîtrisent parfois les aspects techniques, ont besoin d’approfondir leurs connaissances en matière de langage cinématographique, d’histoire de l’art du cinéma en Algérie et à l’étranger, de courants cinématographiques. Le cinéma est un art qui se renouvelle souvent”, a souligné, pour sa part, Nabil Hadji, critique et conseiller au ministère de la Culture et des Arts.


Les enseignants, à l’image de Khadija Boumeslouk de l’université de Mostaganem, ont demandé à revoir les horaires et les jours de projection, car les étudiants sont souvent en cours ou en examen les mardis après-midi.


“Nous organisons aussi des caravanes cinématographiques avec le CNCA (Centre national du cinéma et de l’audiovisuel). Des caravanes qui sont déjà passés par dix wilayas. L’objectif est de mettre en contact les techniciens qui sont au niveau des universités avec les professionnels du CNCA. Il s’agit de leur permettre de voir sur le terrain comment se fait techniquement une projection”, a précisé Smail Inezarene.


Création de cinéclubs à l’université

Il a évoqué aussi la création de ciné-clubs au niveau des universités. Dans la convention, il est souligné la nécessité de “redynamiser et de valoriser la création de clubs et d’ateliers spécialisés, notamment le théâtre, le cinéma, la calligraphie, et le patrimoine culturel et artistique”. “Cela contribue à améliorer la formation artistique. On peut organiser des master class en collaboration avec la cinémathèque algérienne ou d’autres institutions”, a-t-il noté.  


L’Office national des oeuvres universitaires (ONOU) et les établissements universitaires sont tenus, selon la même convention, d’élaborer des programmes annuels d’activités culturelles et artistiques, et ce, “en coordination avec les associations et clubs culturels universitaires et valoriser les activités exceptionnelles, en les intégrant dans les programmes de directions culturelles de wilayas”.


“L’université et les résidences universitaires étaient un vrai laboratoire pour la création dans tous les domaines dans les années 1970/1980 en Algérie. Je me rappelle qu’à la cité Taleb Abderrahmane à Ben Aknoun (Alger), il existait une salle de cinéma, fermée après. Je me rappelle quand j’étais étudiant, j’ai assisté à des débats avec des réalisateurs, des écrivains, des scénaristes et des critiques”, s’est souvenu Nabil Hadji, critique et conseiller au ministère de la Culture. 

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