Crise au Mali : la Cedeao continue d’ignorer l’Algérie

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Membre du Cedeao
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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est intervenue directement au Mali après le départ forcé du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) le 18 août 2020.

La Cedeao, dont les chef des Etats membres se sont réunis à Accra, le 15 septembre, a imposé ses conditions aux militaires du Conseil national du salut du peuple (CNSP) après avoir pris des sanctions financières et commerciales et fermé les frontières. Il s’agit de désigner un président et un premier ministre civils pour diriger la transition de dix huit mois.

La Cedeao a nommé l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan pour mener les négociations avec le colonel Assimi Goïta, chef du CNSP. Le CNSP, crée par les militaires pour diriger temporairement le pays, a annoncé, lundi 21 septembre, la désignation de Bah N’Daw, ancien ministre de la Défense, et colonel à la retraite, président de la transition. Il doit gérer le pays avec Assimi Goïta, vice-président, pour une période non encore définie. A Bamako, Bah N’Daw a la réputation d’être un homme intègre et patriote, n’ayant pas de rapports avec « le système » dénoncé par les maliens et par l’opposition du M5 (Mouvement du 5 juin) et du RFP (Rassemblement des forces patriotiques).

« La solution au Mali sera à 90 % algérienne »

Dans ses actions diplomatiques sur la crise au Mali, la Cedeao a complètement ignoré les voisins de ce pays dont l’Algérie qui, pourtant, parraine les Accords de paix de 2015, et suit leur application sur le terrain.

La Cedeao n’a fait aucun geste pour consulter les voisins pour essayer de trouver une solution concertée en vue de résoudre la crise politique au Mali qui complique la situation sécuritaire dans le Sahel. Cette attitude, qui ne date pas d’hier, a agacé les autorités algériennes au plus point. Alger a toujours plaidé « pour une solution africaine aux problèmes africains ».

« La Cedeao ne nous a ni contacté ni consulté ni parlé. Nous, de notre part, nous ferons de même. Ni contact ni consultation avec la Cedeao », a tranché le président Abdelmadjid Tebboune, lors de l’entretien télévisé de dimanche 20 septembre. Il a rappelé que l’Algérie suit de près l’évolution de la situation au Mali. « La solution au Mali sera à 90 % algérienne. Au Nord Mali, il n’y a pas d’autre solution que les Accords de paix d’Alger », a-t-il dit.

Alger souhaite une transition courte (pas plus de dix huit mois) au Mali et un président civil pour gérer cette période. « Il s’agit là de nos conditions pour contribuer à la solution. Les maliens se trouvent coincés entre nous et la Cedeao », a souligné Tebboune. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, s’est déplacé à deux reprises, en moins d’un mois, à Bamako pour rencontrer toutes les parties maliennes, opposition, CNSP, mouvements Azawad, et représentants de l’ONU, de l’Union africaine, de la Cedeao et de l’Union européenne. Il a rappelé que l’Algérie est attachée à « la sécurité et à la stabilité » du Mali et qu’elle entend privilégier « une approche d’accompagnement du Mali » afin « d’épargner au peuple malien frère davantage de souffrances ».

Alger élargit la consultation au Niger

Boukadoum a rendu ensuite visite au Niger où il a été reçu par le président Mahamadou Issoufou, le premier ministre Briji Rafini et le président de l’Assemblée nationale Ousseini Tinni pour expliquer la démarche algérienne pour contribuer au règlement de la crise malienne. Le président Issoufou a exprimé la volonté du Niger de renforcer la coopération sécuritaire et économique avec l’Algérie notamment, en mettant à profit les projets structurants dans la région (route transsaharienne). Issoufou a salué le soutien de l’Algérie apporté au Niger dans la lutte contre la pandémie de la Covid 19.

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