Crise hydrique: les projets de dessalement d’eau de mer relancés

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Crise hydrique: les projets de dessalement d'eau de mer relancés
Crise hydrique: les projets de dessalement d'eau de mer relancés
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Les pouvoirs publics envisagent de réaliser de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer pour faire face à la crise hydrique dans le pays.


Réuni dimanche 30 mai 2021, le Conseil des ministres a, sur ordre du président Abdelmadjid Tebboune, pris la décision de créer une Agence nationale de supervision de la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer qui sera mise sous la tutelle du ministère de l’Energie. Mustapha Kamel Mihoubi, ministre des Ressources en eau, a présenté au Conseil, selon un communiqué de la Présidence de la République, un exposé sur “la stratégie nationale de développement des ressources en eau non conventionnelles”.


L’objectif est de faire face aux pénuries d’eau constatée dans plusieurs régions du pays surtout à l’ouest et au centre-ouest.


La Crise hydrique est due à la faible pluviométrie

La faible pluviométrie durant les saisons d’automne et d’hiver (entre septembre et avril) a entraîné la baisse du niveau des barrages qui alimentent les grandes villes comme Alger, Annaba, Oran, Bouira et Tlemcen .


“Le déficit hydrique date depuis plus de vingt ans dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, touchée par les changements climatiques. En Algérie, où le climat est aride et semi aride, mise à part les 3 % du territoire (zone tellienne), le déficit hydrique s’est accentué ces trois dernières années. Ce déficit est, selon les régions, de 20 à 30 %”, a déclaré Mustapha Kamel Mihoubi en avril 2021, lors d’une émission de la radio algérienne.


Selon lui, le dessalement d’eau de mer est devenu une option incontournable. Il a rappelé que l’Algérie a pris cette option au début des années 2000 en raison de la sécheresse constatée lors de cette période.

Dix stations de dessalement en fonction

Actuellement, 10 stations de dessalement sont en production dans les wilayas côtières avec une capacité quotidienne de production  de 2,1 millions de mètre cube. Annuellement, la production est estimée à 770 millions de mètre cube.


La station de Souk Tleta (Tlemcen), qui a une capacité de 200 000 mètre cube par jour, est à l’arrêt depuis plusieurs mois alors que celle de Mactaâ (Oran) est en sous production. Une opération de réhabilitation sera lancée dans cette station dont la capacité de production théorique est de 500 000 mètres cubes.


Le président Tebboune a ordonné, selon le même communiqué, la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer “en tenant compte de la rapidité de réalisation et du choix stratégique des sites”.

Ce choix se fera en concertation avec le Laboratoire d’études maritimes (LEM) d’Alger.


Doubler la capacité de production

Selon Mustapha Kamel Mihoubi , l’Algérie entend doubler le nombre des stations de dessalement pour arriver, vers 2030, à une capacité de production annuelle de 2 milliards de mètre cube. Des stations seront construites notamment à Béjaïa et à El Tarf.


Dans la région d’Alger, le projet de la station de Fouka sera relancé. Les travaux devaient commencer dans cette station en 2017. Des extensions de stations sont envisagées pour augmenter leur capacité de production comme pour celles de Cap Djinet (Boumerdes) et Hamma (Alger). L’Algérie entend appliquer le modèle espagnol et portugais de mobilisation des ressources hydriques avec l’utilisation conjuguée des eaux de surface et de l’eau dessalée. Graduellement, l’eau de surface sera destinée à l’agriculture.


L’exploitation des eaux souterraines de la Mitidja interdite

Dans une volonté de limiter le gaspillage d’eau dans le centre du pays, le Conseil des ministres a retenu la décision d’interdire l’exploitation des eaux souterraines dans la plaine de la Mitidja (Blida) et “leur utilisation exclusive dans l’irrigation agricole dans la région”.


Une charte sur l’économie de l’eau est en préparation actuellement par le gouvernement. Cela entraîne l’adoption d’équipements économes en eau dans l’habitat, l’agriculture, l’industrie et les établissements scolaires et universitaires.
Le projet de loi sur l’eau, en cours d’élaboration,  donnera plus de pouvoirs à la police de l’eau en matière de sanctions et de constat d’infraction. Des dispositions de cette loi prévoient des amendes et des peines d’emprisonnement pour les piquages et les branchements illicites pour s’approvisionner en eau potable. 

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