Coronavirus: pourquoi le nombre de décès reste relativement bas ? Avis d’experts

2
Une assurance spéciale pour les personnels soignants impliqués dans la lutte contre la Covid-19
"Coronavirus: pourquoi le nombre de décès reste relativement bas ?": avis d'experts
Google Actualites 24H Algerie

Le nombre journalier de cas confirmés de coronavirus le plus bas à avoir été enregistré en Algérie remonte au 04 juin 2020, avec 98 cas. Le ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid, déclarait le lendemain que l’Algérie avait « déjà atteint le pic de cette épidémie« , c’est-à-dire le 29 avril dernier avec 199 cas. Un mois plus tard, le pays enregistre chaque jour un nouveau record quotidien, plus que le double du supposé « pic » du 29 avril.

Le bilan du mardi 07 juillet 2020, par exemple, fait état de 475 cas confirmés et de 210 guérisons. Mais le nombre de décès se maintient toujours à une moyenne, intrigante, de 7 ou 8 à 9 décès par jour.

Mohamed Bekkat Berkani, Président du Conseil national de l’Ordre des Médecins et membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du Coronavirus en Algérie, apporte son explication à cette situation. Dans une déclaration à 24H Algérie, il estime que la stabilité du nombre de décès est expliquée par une virulence « moyenne » de la covid-19.

« Le nombre de décès est de moins d’une dizaine chaque jour. L’explication est que le virus qui circule n’est pas létal comme il l’est dans certaines régions, à l’image de l’Europe ou des États-Unis. Des explications seront probablement dévoilées un jour », avance-t-il.

Dans une déclaration à 24H Algérie, Leila Houti, épidémiologiste, estime de son côté que cette hypothèse « est très plausible ». « En hiver, le virus était virulent et très agressif. Puis, après avoir subi beaucoup de mutations en raison de la chaleur, se propage toujours rapidement, certes, mais a perdu de sa virulence. Des scientifiques ont fait savoir que le coronavirus a subi jusqu’à 200 mutations. J’ignore s’il en a subi autant que cela mais le virus en a bel et bien subi, ce qui se traduit par une baisse du nombre de cas sévères », affirme-t-elle.

Ce que Mohamed Bekkat Berkani a corroboré, précisant que « le nombre de cas graves, admis en réanimation, n’a pas augmenté de manière exponentielle par rapport au nombre de cas confirmés ». Ils sont actuellement 55 patients en soins intensifs, a fait savoir le Docteur Fourar ce mardi.

« Cela peut aussi être lié à l’estimation de résistance de la population », poursuit-il. « Les Algériens reçoivent beaucoup de vaccins. Ce n’est pas particulier à l’Algérie mais à l’Afrique. Mais ceci reste à prouver. Nous n’avons pas encore une explication notable ».

L’épidémiologiste Leila Houti souligne, elle aussi, le rôle de l’immunité collective. “Lorsque le nombre de contaminations est élevé, de plus en plus de personnes développent des anticorps et très probablement, à partir d’un certain seuil, les personnes non atteintes seront aussi protégées. C’est une immunité collective, comme une vaccination naturelle”.

« Protégez-vous pour protéger vos proches »

Dr. Bekkat Berkani n’a pas manqué de rappeler que la hausse actuelle de cas confirmés « est la conséquence du non-respect par les citoyens des mesures de prévention, à la fin du mois de ramadhan. Il a rajouté que la situation est quand même « maîtrisée », faisant remarquer que le nombre de contaminés augmente dans certaines wilayas, à l’image de Sétif.

Lyes Merabet, Président du Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique (SNPSP), lui, ne manque pas de souligner la responsabilité des autorités, centrales ou locales. “Le citoyen a sa part de responsabilité. Ceci est clair. Toujours est-il, un plan d’action ne peut être basé uniquement sur les efforts des citoyens », a-t-il souligné.

« Dans une stratégie donnée ou un plan d’action, les citoyens sont plutôt concernés par des opérations de sensibilisation afin de les impliquer. Lorsque citoyen n’est pas convaincu et ne participe pas, le plan d’action n’a aucun sens », rajoute M. Merabet. « D’autres mesures doivent être mises en place par les autorités, locales ou centrales, avec les ressources nécessaires ». Le président du SNPSP insiste surtout sur la nécessité « du suivi, du contrôle et de la coercition lorsque ces mesures ne sont pas respectées ».  

Leila Houti, elle, lance un message aux Algériens, insistant sur le respect des gestes barrières. “Il est important de se protéger du coronavirus pour protéger les plus vulnérables. Des personnes jeunes, en bonne santé, atteintes de coronavirus, en général, pas à 100%, ont de fortes chances e s’en sortir », fait-elle remarquer.

Néanmoins, « ces personnes-là peuvent contaminer les personnes âgées, les personnes malades. Il faut se protéger pour ne pas être un vecteur, un « contaminateur » pour les personnes vulnérables, c’est-à-dire les personnes âgées et celles souffrant des maladies chroniques”.

Article précédentLes Algériens se déchirent pour le passé
Article suivantLe puzzle constitutionnel algérien (2ème partie)

2 Commentaires

  1. « Puis, après avoir subi beaucoup de mutations en raison de la chaleur? », depuis quand la chaleur provoque la mutation de quoi que ce soit?
    Protégez vous, protégez vos parents!

  2. Pas assez de recul pour dire que c’est une maladie immunisante ..
    La vigilance est de mise !!!!
    Respect des gestes barrières
    Hygiène des mains
    Port de masque de protection

Laisser un commentaire