Cinéma: “Varados” et “Evaporating borders”, deux films poignants sur les douleurs des migrants

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Les souffrances des migrants en Grèce et à Chypre ont été abordées de deux documentaires projetés lors des 7ème Journées du film européen qui se sont déroulées en Algérie du 19 au 23 janvier.


Il y a d’abord “Varados” (échoué) de l’espagnole Helena Taberna où la parole est donnée à plusieurs migrants et réfugiés vivant des situations différentes en Grèce. Il s’agit principalement de syriens, d’afghans, d’irakiens et de camerounais. “Ici, tu vis en réfugié. Ne pense pas que tu peux avoir tout ce que tu veux. Finalement, ton nom est réfugié !”, confie un jeune syrien.


La Grèce n’est pas un pays migrant-friendly

Dans le film de Helena Taberna apparaissent un jeune cuisinier, un sportif, un homme aux besoins spécifiques, un vieil homme malade et un ouvrier qui ont fui la guerre en Syrie. Ils vivent ensemble dans un centre pour réfugiés à Athènes et tentent de créer un cadre convivial en préparant à manger ensemble. D’autres vivent dans des camps ou des squats à la merci de la première rafle de police ou d’insultes xénophobes.


Le micro est tendu aussi à un couple camerounais arrivé en Grèce après un pénible parcours à travers l’Afrique et la Méditerranéen. Tous attendent d’obtenir des documents leur permettant de régulariser leur situation en territoires européens. Une attente qui risque de durer. La Grèce n’est pas un  pays migrant-friendly.


La justice grecque n’a pas hésité d’accuser “d’espionnage” des travailleurs humanitaires qui ont secouru des migrants en détresse en Méditerranée à l’île de Lesbos. Il a fallu une levée de boucliers d’organisations de défense des droits de l’homme pour que les charges d’espionnage soient abandonnées pour…”vice de procédures”. La tribunal de Mytilène, principale ville de cette  île située en mer Egée, a, par contre, retenu des accusations contre les bénévoles, cela va de “blanchiment d’argent” au “trafic de migrants” !


Chypre, un enfer pour les migrants

Autre terre hostile : l’île de Chypre. Un véritable enfer pour les migrants selon le documentaire “Evaporating Borders” d’Iva Radivojevic. La réalisatrice serbe a dressé une série de portraits de migrants en cinq chapitres, le premier étant “Un île au soleil”. Un soleil qui ne brille pas pour tous.
Le film commence avec l’évocation de la mort de 65 migrants qui ont échoué en mer Adriatique non loin des côtes croates, de 50 autres morts en Méditerranée après avoir pris le départ de Tunisie et de sept autres morts venus de Syrie.

La Méditerranée est devenue la plus grande tombe au monde !  
Iva Radivojevic, qui nourrit le documentaire par ses propres réflexions sur la migration et la tolérance, évoque le cas de roumaines ou bulgares soumises de force à la prostitution, de srilankaises et de philippines exploitées dans les travaux ménagers, de refugiés palestiniens, syriens et africains sans papiers. Des migrants et des réfugiés qui désespèrent de cette situation.


La caméra s’attarde sur les manifestants d’extrême-droite et montre des écrits sur les murs appelant au meurtre contre les arabes dans le côté grec de Chypres. Des nationalistes disent qu’ils craignent que “les musulmans viennent les remplacer”. “Le grand remplacement” est une croyance douteuse largement partagée par les nationalistes et les populistes européens.


“Des traitements épouvantables”

Ces appels sont contrés par des militants de gauche antifascistes qui ont également investi les rues de Nicosie aux cris de : “Fascisme, plus jamais !”.
“Les migrants et les demandeurs d’asile qui arrivent dans l’Union européenne (UE) sont confrontés à de graves atteintes aux droits humains. Depuis plus d’une décennie, Human Rights Watch a documenté des conditions et des traitements épouvantables dans les centres de détention, de mauvaises conditions d’accueil et des procédures d’asile inadéquates ou injustes pour les demandeurs d’asile, ainsi que des violences xénophobes incontrôlées et une montée de l’intolérance dans toute l’UE”, souligne Human Rights Watch(HRW), ONG de défense des droits humains, dans un rapport.


“Les décès de migrants et de demandeurs d’asile aux frontières de l’UE sont une tragédie récurrente. Mais malgré la perte de plus de 360 vies dans un seul naufrage en octobre 2013 près de l’Italie, l’UE reste concentrée sur la sécurisation des frontières plutôt que sur le sauvetage de vies. HRW surveille de près le traitement des migrants et des demandeurs d’asile à travers l’Europe et plaide pour que les droits soient au cœur de la politique européenne en matière de migration et d’asile”, ajoute-t-elle.  

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