Chems Eddine Chitour met en garde contre le gaspillage du gaz et plaide pour le solaire

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Appel d'offres pour la réalisation de 15 centrales solaires : Sonelgaz dévoile les wilayas concernées
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L’Algérie gaspille trop d’énergie. Une situation qui ne peut plus durer, selon Chems Eddine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables.

« L’Algérie ne peut pas continuer à consommer un milliard de mètres cubes de gaz par semaine. C’est l’équivalent de 300 millions de dollars par semaine. On ne peut pas continuer à gaspiller de cette façon-là », a-t-il déclaré, ce lundi 21 décembre 2020, à la Radio algérienne.

Les réserves de l’Algérie en gaz naturel sont, selon lui, de 2500 milliards de mètres cubes. « Nous consommons l’équivalent de 100 milliard de mètre cube de gaz par an. Dans 20 à 25, nous risquons d’être confrontés à un sérieux problème. On dit qu’en 2028, on ne pourra plus exporter de gaz en raison de la consommation locale. Il faudra choisir entre consommer ou exporter. Le kilowattheure solaire est moins cher que le kilowattheure thermique. C’est un scandale que de continuer à consommer du gaz. », a-t-il dénoncé.

Il a fait un appel pour freiner l’investissement dans des centrales thermiques et ouvrir la voie à l’installation des centrales solaires et éoliennes. « Pour 2021, nous projetons de mettre en place 1000 Mégawatts(MW) d’installations solaires, c’est environ 1,5 milliards de mètres cubes de gaz que nous allons laisser aux générations futures. L’Algérie va payer les nouvelles centrales solaires avec le gaz naturel non consommé. Nous devons au minimum mettre en place 1000 MW par an jusqu’à 2035 pour parvenir à 15.000 MW  », a-t-il dit.

« Le modèle énergétique algérien est à 80 % non créateur de richesses »

Il a estimé nécessaire d’établir « des partenariats stratégiques d’exception » avec des pays leaders en matière d’énergie renouvelable comme les États Unis, l’Allemagne et la Chine. Le partenariat stratégique permet, d’après lui, d’aller plus vite dans l’exécution des projets, l’Algérie n’ayant plus de temps à perdre. Des appels d’offres seront lancés « dans la transparence ».

Il a annoncé que 2000 hectares seront dégagés dans dix wilayas pour les installations solaires (1 mégawatt nécessite 2 hectares).

La transition énergétique commence, selon lui, par mettre un terme au gaspillage. « Nous avons été chargés de lister tous les gisements d’économie d’énergie. Globalement, le modèle énergétique algérien est à 80 % non créateur de richesses. A peine 20 % de l’énergie est dévolue à l’agriculture et l’industrie. Le reste de l’énergie est consommé par les transports, l’habitat et le résidentiel(…) Chaque habitat doit savoir ce qu’il consomme. Il faut savoir que l’eau chaude sanitaire, c’est l’équivalent de 400 kilos de pétrole dans l’année », a-t-il dit.

« L’ère du carburant est derrière nous »

Le ministre a estimé qu’il faut doter les nouvelles habitations de systèmes de chauffage à l’énergie solaire. Selon lui, le secteur des transports est un gros consommateur d’énergie. En 2021, l’Algérie ne va plus importer de carburant. Des mesures ont été prises pour une meilleure économie d’énergie comme la conversion des voitures au GPL (gaz de pétrole liquéfié).

« Cette année, 80.000 voitures ont été converties au GPL, 200.000 l’année prochaine. Cela veut dire 200.000 tonnes d’essence qui vont être économisées. Nous allons faire rouler des bus à Alger avec du diesel fuel, une économie de 30% de consommation de diesel. Nous travaillons aussi sur le GNC (gaz naturel carburant) », a-t-il détaillé.

« L’ère du carburant est derrière nous. Le changement climatique est là. La neutralité carbone va nous être imposée. Il faut que les citoyens sachent que la révolution électrique est un tournant majeur. La révolution électrique est un train. On doit le prendre. Pourquoi continuer à importer des voitures thermiques qui vont être déclassées plus tard en Europe? », s’est-il interrogé en plaidant pour l’importation de voitures, de bus et de trains électriques. 

« Actuellement, 100 km dans une voiture électrique, c’est 60 dinars. 100 km dans une voiture thermique, c’est 300 dinars. Nous avons importé cinq bornes de recharges électriques qui vont être installées chez Naftal sur l’autoroute Est-Ouest», a-t-il annoncé.

Il a souhaité que le Premier ministre circule dans une voiture électrique pour donner l’exemple. Et, il a estimé nécessaire de faire circuler quelques voitures électriques « pour que le citoyen voit ». Enfin, Chamessine Chitour a fait un plaidoyer pour la formation de l’élite algérienne. « Des dizaines de milliers d’ingénieurs et d’informaticiens qu’il faut former », a-t-il dit. 

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