Algérie-Union européenne : Le patronat favorable à la révision de l’Accord d’Association

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Algérie-Union européenne : Le patronat favorable à la révision de l'Accord d'Association
Algérie-Union européenne : Le patronat favorable à la révision de l'Accord d'Association
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La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) est favorable à la révision de l’Accord d’Association signé avec l’Union européenne (UE) en 2002 et mis en application depuis 2005. “Un accord qui n’est pas équitable. Difficile de comparer ce qui est importée par l’Algérie de l’Europe et ce qui est exportée par elle vers ce continent. Le chiffre des exportations est tellement bas qu’il devient presque inexistant. Dans cette situation, vous pouvez imaginer l’ampleur des dégâts si on avait autorisé l’entrée en vigueur de la Zone de libre échange avec l’Europe à partir du 1 septembre 2020. On serait resté ce grand bazar où l’on vient vendre uniquement”, a déclaré, mercredi 23 septembre, Sami Agli, président de la CAPC, lors d’une conférence de presse à Alger.

Il a relevé que l’opérateur économique cherche toujours l’opportunité. “Vendre en Algérie était plus prometteur que de venir investir. Dans tout accord, chacun doit défendre ses intérêts dans une relation gagnant-gagnant. Est-ce que l’Accord d’Association a préservé nos intérêts? Non. On n’a pas vraiment vu d’IDE, suite à cet accord. Nous n’avons pas vu de gros investissements en Algérie que cet Accord aurait incité. Vivement que cet Accord soit revu et rediscuté pour préserver nos intérêts. Cela dit, il y a l’accord et il y a les lois locales comme la règle de 51/49”, a-t-il souligné.

Dernièrement, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé la décision de l’Algérie de réviser l’Accord d’Association en concertation avec la partie européenne.

“La détresse” des entreprises

Interrogé sur l’ampleur des pertes après le confinement sanitaire lié à la pandémie de la Covid-19, Sami Agli a répondu qu’il n’existe pas encore d’évaluation précise. Les pertes sont, selon lui, dans toutes les activités à part les secteurs ayant un lien avec la santé.

“L’ensemble des chantiers étaient à l’arrêt. Quand on dit cela, on évoque les usines, les bureaux d’études, les agences immobilières, les architectes, les transports…Le secteur du BTPH est le premier secteur impacté à 70 %”, a-t-il précisé. Il a ajouté que le secteur du tourisme et de l’hôtellerie a également été touché de plein fouet. Idem pour les entreprises de communication. Les TPE (Très petites entreprises) ont été, selon lui, les grandes victimes de l’arrêt d’activité compte tenu de leur fragilité financière.

Pour Sami Agli, les mesures d’accompagnement décidées par le gouvernement en faveur des entreprises économiques sont insuffisantes à l’heure actuelle. “Il y a énormément de détresse chez les TPE et les PME. Elles ont subi beaucoup de pertes. Je salue l’annonce faite récemment par le président de la République relative à la création de fonds de compensation. Il s’agit d’une étape très importante. Il faut aller vite vers la structuration de ce fond pour accompagner les entreprises d’une manière concrète. Même les banques attendaient des messages de confiance de la part des pouvoirs publics, la dépénalisation de l’acte de gestion, le rejet de lettres anonymes… A un certain moment, les banques ne décidaient pas. Les gens avaient peur”, a-t-il relevé

« La règle de 51/49 a fermé l’économie nationale pendant dix ans »

La CAPC plaide pour une réflexion profonde sur l’économie algérienne post-Covid-19. “Une projection à long terme. Cela implique que les lois ne changent pas pendant dix ans, par exemple”, a-t-il proposé.

Le plan de relance économique proposé par le gouvernement doit, selon lui, comporter un aspect d’urgence, pour le court terme, en ce sens que l’activité économique doit reprendre rapidement pour, entre autres, préserver les emplois. “L’emploi a un lien direct avec le pouvoir d’achat et le pouvoir fait tourner l’économie”, a-t-il résumé.

Il a qualifié de challenge la prévision des pouvoirs publics d’atteindre cinq milliards de dollars d’exportation avant la fin 2020 (hors hydrocarbures). La relance des exportations reste liée, d’après lui, à la réforme du système bancaire.

Sami Agli a fait un plaidoyer pour la stabilité réglementaire et juridique, une condition pour encourager les investisseurs étrangers à s’intéresser à l’Algérie. Leur intérêt reste, selon lui, conditionné par la réussite de champions industriels nationaux.

“La règle de 51/49 a fermé l’économie nationale pendant dix ans (entre 2009 et 2019) et a profité aux économies de pays voisins. C’était un message négatif d’exclusion. La concurrence est aujourd’hui entre pays, entre pôles, entre régions. Elle va s’accentuer avec la crise de Covid 19. Une crise qui a montré la dépendance aux pays asiatiques. Les pays revoient aujourd’hui complètement leurs stratégies. L’Algérie doit être attractive. Le premier message d’attractivité et d’assurance est la stabilité réglementaire”, a insisté le président de la CAPC qui a annoncé la sortie prochaine du “Livre blanc de l’économie”, un document de plus de 120 pages préparé par des experts. “Le document contient des propositions loin de tout lobbying ou intérêt personnel”, a-t-il promis.

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