Littérature: Boualem Sansal invente « une nouvelle religion » dans son nouveau roman

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Littérature: Boualem Sansal invente
Littérature: Boualem Sansal invente "une nouvelle religion" dans son nouveau roman
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« Abraham ou la cinquième Alliance » est le nouveau roman de Boualem Sansal. Paru aux éditions Gallimard, à Paris, le roman porte une critique à l’égard des religions monothéistes.

L’écrivain algérien situe son histoire en 1916, au Moyen-Orient alors que la Première Guerre mondiale faisait rage. Un nouveau prophète, réincarnation d’Abraham (Ibrahim El Khalil), va conduire, à partir de l’ancienne Mésopotamie, sa tribu vers « la Terre promise ». Abraham doit fonder « la cinquième Alliance » pour « apaiser » les douleurs des humains. Manière pour le romancier de critiquer les trois grandes religions monothéistes.

« Les trois religions monothéistes sont en échec. Pour le christianisme, le déclin a commencé avec le schisme protestant, il s’est accéléré avec les Lumières, l’idée de la laïcité, la montée de l’athéisme, la modernité à laquelle il n’a pu s’adapter. Le judaïsme, pour sa part, n’est en fait jamais sorti de son petit univers, entre hébreux, et, contrairement au sionisme, il n’a pas vraiment d’histoire à grande échelle », a déclaré Boualem Sansal à l’hebdomadaire Jeune-Afrique.

Et d’ajouter : «  Et puis il y a l’islam. Quand il arrive, c’est « la » nouvelle grande religion, qui veut conquérir le monde. C’est bien parti, on a vu se développer la belle civilisation arabo-musulmane. Sur cette lancée, le monde islamique aurait pu devenir la première puissance mondiale. Mais au sortir du Moyen-Âge, c’est l’Europe qui a pris cette place, ce sont les nations européennes qui ont récupéré l’héritage arabe, hindou, etc. Elles ont dominé la planète, aussi bien l’Asie que l’Amérique et le Moyen-Orient. L’islam est entré en sommeil, chassé de l’Espagne, de la Chine, de partout. Et est arrivé la chute de l’empire ottoman, la fin du califat, la colonisation ».

Éclairer  « les temps obscurs »

« En ces temps de retour angoissé aux questionnements religieux, Boualem Sansal est de ces écrivains qui accompagnent les élans spirituels et illustrent leurs dérives. En actualisant l’histoire ancienne de la Genèse dans le but d’éclairer nos temps obscurs, il nous offre ici une parabole sur la puissance et les faiblesses de la pensée religieuse », précise l’éditeur français Gallimard dans la présentation du roman.

Boualem Sansal, 71 ans, connu par ses critiques envers l’idéologie islamiste, le pouvoir politique algérien et le FLN, a, depuis 1999, édité ses neuf romans et ses cinq essais en France. Il a notamment publié « Le serment des barbares », « L’Enfant fou de l’arbre creux », « Harraga », « Poste restant : Alger, lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes », « Rue Darwin » et « 2084, la fin du monde ».

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