Belkacem Zeghmati critique le niveau de formation des juges

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Belkacem Zeghmati critique le niveau de formation des juges
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Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice, garde des Sceaux, a critiqué, ce mardi 15 décembre 2020, le niveau de formation des juges et procureurs de la République.

« Il y a un juge au poste de procureur général qui ne sait pas rédiger un rapport ou préparer une fiche de synthèse. On lui demande de préparer un résumé d’un dossier de 400 pages, il envoie un document de 200 pages. Ce n’est pas une synthèse. Ce n’est pas de la faute du juge puisqu’on ne lui a pas appris », a-t-il déclaré en marge d’une cérémonie d’inauguration de l’Ecole supérieure de magistrature (ESM) à Koléa, à l’ouest d’Alger.

Il faut, selon lui, défendre l’université et l’enseignant algériens. « Nous devons rester en contact avec les gens du savoir », a-t-il conseillé.

Il a critiqué la multiplication, ces derniers temps, des incidents d’audience. « Ces incidents ne sont pas justifiés. Et c’est inacceptable. Si le juge se comporte avec sagesse et sérénité et se maîtrise, il peut éviter ces incidents. Il faut savoir se comporter avec l’avocat, le justiciable, la victime…C’est important. C’est cela qui élève ou abaisse le juge. La salle d’audience est le miroir de la justice algérienne et du savoir du juge », a relevé Belkacem Zeghmati. Il a plaidé pour la spécialisation des juges.

« La spécialisation des juges est inévitable »

« Le traitement récent de grands dossiers (de corruption) a montré l’existence de difficultés. Les juges ont fourni beaucoup d’efforts pour prendre en charge ces dossiers. C’était pénible pour eux. Il fallait qu’ils sollicitent de l’expertise. Aussi, devons-nous revoir la question de la formation des magistrats. La spécialisation des juges est inévitable », a-t-il tranché.

Il a appelé à revoir complètement le système de la formation continue. « Cette formation d’une semaine, dix jours ou un mois a montré ses limites. Ramener un juge de Guelma, Souk Ahras ou Tlemcen pour cinq jours de formation à Alger n’a aucun sens. Ce n’est pas de la formation. C’est juste une perte de temps et d’argent. La durée de la formation continue doit être de trois mois au minimum. Nous allons élaborer un programme de formation allant de trois mois à une année. On peut aller jusqu’à deux ans dans le cas d’une spécialisation », a-t-il annoncé.

Intervenant devant les présents à la cérémonie d’inauguration de l’ESM, il a plaidé pour la révision des programmes et l’amélioration de l’encadrement pédagogique et administratif de l’Ecole des magistrats ainsi que pour l’adoption d’un système incitatif pour attirer « les meilleurs formateurs».

« On ne vient pas à la magistrature pour faire fortune »

Il a annoncé que la durée de formation sera de quatre ans à l’ESM. Selon l’APS, Abdelkrim Djadi a été désigné directeur général de la nouvelle école. 116 étudiants se sont inscrits à l’ESM pour y suivre une formation de base. La capacité globale d’accueil de l’école est de 1000 places pédagogiques.

S’adressant aux futurs juges, Belkacem Zeghmati a déclaré : « Ceux qui pensent qu’ils peuvent s’enrichir en venant au secteur de la justice, se trompent. On ne vient pas à la magistrature pour faire fortune. La magistrature donne au juge une posture sociale respectable. Le juge doit être l’exemple dans son proche et lointain entourage ». 

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