Baya à Paris

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Baya à Paris
Baya, Le rêve de la mère, une des deux versions, 1947. Gouache sur papier, 107,5 x 72 cm. Collection particulière © Photo Gabrielle Voinot
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L’Institut du monde arabe à Paris avec le Centre de la Vieille Charité à Marseille, montrent pour la première fois pour ce qui concerne Baya, une quarantaine de ses «premiers dessins» de 1944-45, toutes les gouaches des Contes de Baya, des documents inédits, une vaste sélection de ses peintures et sculptures de 1946 à 1998.

Filles en fleurs, oiseaux multicolores, paysages oniriques sont les motifs récurrents de  l’œuvre de Baya avec la douceur des formes malgré l’encerclement en noir des sujets et le chatoiement des couleurs.

Loin de la tradition picturale européenne ce que lui aurait d’ailleurs reproché son ami peintre Benanteur (c-a-d  la peinture de chevalet) Baya  avait trouvé son médium (imposé ou pas par ses contraintes matérielles) à savoir le papier et la gouache et elle a travaillé d’arrache pied à son art toute sa vie hors la parenthèse pour élever ses enfants .

La série  présentée intitulée Jardin d’Eden parle de l’Algérie du bleu de la Méditerranée, du rouge de sa terre, le vert de sa végétation, l’or de ses dunes . Ses jardins sans clôture sont loin du jardin arabo-andalou avec sa symétrie. L’oiseau fétiche de Baya, la huppe-paon fantastique, est un personnage central dans l’univers de ses peintures .

Beaucoup ont parlé de  l’influence de Matisse (à tord ou pas) sur les motifs des robes des femmes de Baya sans que soit montée une exposition à l’instar de Joan Mitchell et Monet où on pourrait les faire dialoguer.

Baya une artiste à part

D’autres ont évoqué sa rencontre avec Breton, Braque et Picasso en 1947 et certains trop rapidement de sa transgression islamique quant à la représentation de personnages humains.

On peut aussi juger, chez André Breton, déplacée la comparaison entre Jeanne d’Arc et Baya, toutes deux illustrant le mythe surréaliste de la femme-enfant, et qui n’a aucun lien avec la culture populaire de Baya, ces références berbères et arabo-musulmanes.

Pour mémoire André Breton et les Surréalistes communistes étaient anticolonialistes et avaient mené une campagne en 1931 contre l’Exposition coloniale internationale.

A ce jour, aucun gouvernement algérien n’a organisé à l’international de grande exposition muséale personnelle ou collective de Baya, nous rappelle Claude Lemand , ni d’aucun des grands artistes algériens de sa génération. et ne parlons pas de la génération contemporaine*.  Il serait temps que les autorités algériennes s’y mettent ».

Cette exposition doit beaucoup à Claude Lemand galeriste franco-libanais réputé et donateur de toute sa collection à l’IMA . La collection algérienne du musée de l’Institut du monde arabe, considérablement augmentée par cette donation en 2018, 2019 et 2021, compte aujourd’hui 600 œuvres d’art moderne et contemporain.

* Myriam Kendsi « Protest painters algériens » chez Marsa Edition

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