Amine Chabou, le Chef qui fusionne art culinaire et passion cinématographique

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Amine Chabou, le Chef qui fusionne art culinaire et passion cinématographique
Amine Chabou, le Chef qui fusionne art culinaire et passion cinématographique
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Imaginez un diner dans un restaurant qui vous offre à la fois une expérience culinaire et cinématographique dans un lieu qui ressemble à un bric-à-brac vintage. Pour découvrir ce concept original, il faut aller à Blida. Amine Chabou a voulu combiner son amour pour la cuisine et sa passion pour le cinéma et a créé le restaurant « Le Ciné ».

À la carte: nourriture, cinéma, musique, lecture, et bien d’autres surprises, à découvrir sur place.

En empruntant le chemin de la gare, « Le Ciné » est à proximité de la place du 1er novembre. Pour être sûr de le trouver, il suffit de demander l’emplacement de l’ancien cinéma « Le Paris ». Tous les Blidéens connaissent cette salle fermée depuis plusieurs années.

Autrefois, ce cinéma accueillait la caste blidéenne, selon les dires des anciens. C’est une des rares salles de l’Algérie coloniale qui disposait de son bar et fumoir.

Aujourd’hui, la bâtisse ne paie pas de mine de l’extérieur. La salle de projection est fermée. Mais à l’étage le lieu reprend vie grâce à Amine.

« Je suis chef cuisinier de formation. Après 5 ans de travail au Sheraton d’Alger, j’ai décidé de lancer mon propre projet. L’idée que j’avais en tête était ambitieuse mais difficilement réalisable. Je voulais offrir aux gens une expérience culinaire qui serait accompagnée de divertissements de qualité. J’ai visité plusieurs locaux à Blida mais aucun ne répondait aux besoins du projet. En visitant pour la première fois cette salle, j’étais conquis. Le cinéphile que je suis allait pouvoir partager sa passion avec ses clients », indique le maître des lieux, Amine Chabou.

L’établissement ouvre ses porte en 2016. Des difficultés contraignent Amine à mettre la clé sous la paillasson durant deux ans pour rouvrir en janvier 2020.

En occupants les lieux, Amine ne fait aucune transformation et s’adapte à l’architecture de l’ancien bar. Le lieu dispose de deux salles à manger et une terrasse. Une scène musicale est installée dans la première salle. La projection de films se fait dans la seconde salle.

« L’espace est assez grand pour accueillir des évènements. Le système de sonorisation est parfait et la bâtisse est solide. Donc, je n’ai pas eu à y faire des travaux. J’ai juste aménagé une partie pour la cuisine. Le bar sert désormais le café. Le fumoir est transformé en terrasse ou les clients peuvent s’installer quand il fait beau. C’est vrai que sa vocation était autre mais je fais en sorte de préserver son essence à savoir le cinéma », souligne Amine.

Amine Chabou, »Cinéphile et collectionneur compulsif »

En entrant au restaurant « Le Ciné », la caisse qui surplombe l’entrée ressemble à la billetterie d’un cinéma. Sur le comptoir, un ancien tourne-disque et une pile de vinyles transportent d’emblée le visiteur à une autre époque. Et il n’est pas au bout de ses surprises!

Au premier coup-œil, l’endroit ressemble à un vide grenier mais très vite on croit cerner la tendance: le cinéma, mais pas que. Des affiches de films classiques et posters d’anciens acteurs sont accrochés aux murs. Des bobines de films posés soigneusement dans les coins. Des livres sur le cinéma occupent les étagères de la bibliothèque.

Sur un ton amusé, Amine avoue être un « collectionneur compulsif » particulièrement de vinyles et d’affiches de films. A seulement 31 ans, ce jeune homme dispos d’une collection de 7.000 vinyles et une centaine d’affiches de vieux films.

On y trouve « L’arme Absolue » avec Clint Estood, « Une famille honorable? » avec Houda Soltane, « Azziza » et bien d’autres affiches qui font la fierté de ce jeune homme. On y voit aussi des posters d’Oum Koulthoum, Abdelhalim Hafed, Charlie Chaplin, Salvador Dali, Frida Kahlo et d’autres célébrités.

Mais en se déplaçant entre les tables avant l’arrivée des premiers clients, on découvre pleines de pépites. Pour n’en citer que quelques unes, dont Amine en tire une grande fierté, il y a la première bouteille de boissons Hamoud Boualem : En verre, avec un bouchon en céramique. On remarque également une inscription en relief. « LIMONADE LA ROYALE ». Il y a aussi des assiettes en faïence fabriquées en 1986 à l’occasion de la qualification de l’Algérie à la coupe du monde de Mexico et bien d’autres trouvailles.

« J’ai commencé à faire les brocantes à l’âge de 19 ans. Chiner est pour moi une passion à part entière. En ce qui concerne les objets, je suis particulièrement attiré par ces objets vintage qui rappellent une époque de l’Algérie, un évènement clé. Mais j’aime aussi ces vieilleries, comme les vieux téléphones, les machine à écrire, les ustensiles d’autrefois, ces petites choses que j’ai amassées au fil des années ont trouvé place au Ciné. Elle donne au restaurant une authenticité et attisent la curiosité du visiteur », souligne Amine.

Du coté de la vaisselle, Amine a trouvé l’idée fort sympathique, de transcrire sur les tasses de café, les célèbre répliques des films algériens. Ce qui amusent les clients qui s’empressent de les prendre en photos. « Si on veut offrir aux gens une expérience, il faut aller dans le détail. Ces assiettes accrochées aux murs étaient à jeter car elles étaient ébréchées. Pour ne pas les jeter, j’ai demandé à une artiste peintre de transcrire dessus des citations, et de faire des dessins, et voilà le résultat », dit fièrement Amine.

En forme d’arbre, deux bibliothèques de vieux livres dénichés par Amine au cours de ses différents voyages, invitent le client à faire une pause lecture. Des romans, des livres sur le cinéma, des archives de journaux…etc. En scrutant ces étagères en forme de branches, on découvre des livres introuvable comme le scènario du film « Omar Gatlatou » de Merzak Alouache.

Le lieu ressemble à son propriétaire Amine pétri de passion et de partage. Chaque client est pour lui comme un invité qui vient découvrir son univers. Il dit que son projet est avant tout pour les blidéens.

« Nous avons grandi sans loisirs. Quand j’étais petit, il fallait aller à Alger pour faire l’expérience du cinéma alors que toutes les salles étaient fermées à Blida. C’est injuste, la culture ne devrait pas être aussi inaccessible », indique Amine.

Pour remédier à ce manque, ce jeune homme ne se contente pas servir de bons plats à ses clients. Les projections de films, les rencontres littéraires et soirées musicales, font partie du menu de ce restaurant exceptionnel.

Amine invite des écrivains pour parler de leurs ouvrages comme l’irakien Ahmed Khairi Alomari. Il tend le micro à la jeune scène musicale blidéenne. Il invite des historiens à parler de la ville de Blida, projette des films et aspire à faire de son restaurant « Le ciné » un lieux de culture et de partage.

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