Ali Yahia Abdennour obtient le prix du Conseil national des droits de l’homme

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Ali Yahia Abdennour obtient le prix du Conseil national des droits de l'homme
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L’avocat Ali Yahia Abdennour a décroché, ce jeudi 10 décembre 2020, le prix annuel du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) « pour son long parcours dans le domaine de la défense des droits de l’homme ».

C’est la première fois que l’homme, qui n’a jamais cessé de dénoncer les atteintes aux droits humains et aux libertés démocratiques, est honoré d’une manière officielle en Algérie. Durant les années 1990, période de violences multiples, Ali Yahia Abdennour, un des fondateurs de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), condamne les violations des forces de sécurité et les exactions des groupes armés.

Il était parmi les premiers à aborder publiquement les dossiers des disparitions forcées et de la torture. Natif de Tizi Ouzou, Ali Yahia Abdenour, 99 ans, doyen des avocats algériens, a, à partir des années 1940, milité au sein du PPA-MTLD, puis du FLN, lors de la guerre de libération nationale, avant d’être assigné à résidence en 1957 par les autorités coloniales françaises. A

près l’indépendance, il est membre pendant deux ans de l’Assemblée Constituante. Après l’arrivée de Houari Boumediene au pouvoir, Ali Yahia Abdennour est nommé ministre des Transports puis de l’Agriculture jusqu’à 1968. Au début des années 1980, et après des études en droit, il se consacre au métier d’avocat et travaille pour la création d’une Ligue des droits de l’homme indépendante, rencontrant une brutale opposition du pouvoir.

La LADH, Ligue algérienne des droits de l’homme, présidée par Miloud Brahimi, était la seule structure reconnue par les autorités politiques à l’époque. Ali Yahia Abdenour s’oppose, en 1991, à l’arrêt du processus électoral après la victoire du FIS. Devant les tribunaux, il défend des dirigeants emprisonnés du parti islamiste après sa dissolution.

En janvier 1995, il participe à la réunion de l’opposition algérienne à Sant’Egidio à Rome où « un contrat national » est signé pour « trouver une solution politique et pacifique » à la crise en Algérie. Le pouvoir rejette « globalement et en détail » cette proposition de réconciliation et critique fortement ceux qui ont participé à la réunion. D

epuis cette date, Ali Yahia Abdennour est souvent attaqué dans les médias et les partis proches du pouvoir. Certains l’ont même surnommé « l’avocat du diable ». Ali Yahia Abdennour intervient souvent dans les débats et conférences, parfois par écrit, pour exiger l’instauration de la démocratie en Algérie, l’indépendance de la justice et le respect de la légitimité populaire.

« L’Algérie n’est pas un paradis des droits de l’homme »

A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, le CNDH, présidé par le juriste Lazhari Bouzid, a organisé, ce jeudi, à Alger, un débat avec la presse. Il a critiqué la récente résolution du Parlement européen sur les droits et les libertés en Algérie « qui s’est concentrée sur les aspects négatifs et ignoré les côtés positifs et les évolutions apportées par la nouvelle Constitution  comme celles relatives aux mesures contre la violence contre les femmes».

« L’Algérie n’est pas un paradis des droits de l’homme. Il y a des violations, mais ce n’est pas une politique d’Etat. Quand les gens nous saisissent pour des cas de dépassements, nous contactons, en tant que Conseil, les parties concernées et essayons de trouver des solutions, sinon on envoie les dossiers à la justice », a-t-il dit. Le Conseil est, selon lui, prêt à recevoir toutes les plaintes documentées des ligues et organisations des droits de l’homme existant en Algérie pour les faire suivre.

« Et, si, elles ont des remarques sur des lois inadaptées aux engagements internationaux de l’Algérie en matière des droits de l’homme, nous souhaitons qu’elles ne les fassent parvenir pour les étudier et les mentionner dans notre rapport annuel », a proposé Lazhari Bouzid. 

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