Kaci story- Nous, Algériens, sommes bien chez nous dans l’Odyssée!

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Nous, Algériens, sommes bien chez nous dans l'Odyssée d'Homère - Ph Wikimedia commons
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« Yedjats id Umaru »

Homère a trempé sa plume d’argent dans cette goutte bleue salée qu’est la méditerranée et nous a laissé l’Odyssée, voyage à rebondissements d’Ulysse, héros dans la peau duquel le Maghrébin en général et l’Algérien en particulier n’a aucune difficulté à se glisser.

Comment être dépaysé dans ce foisonnement de couleurs et de lumières, dans cette orgie de senteurs familières dont le conteur vous met plein les narines et où se mêlent, en un mélange têtu, le parfum fort et lourd de l’huile d’olive, les émanations douçâtres des réserves de figues et l’odeur fétide du sang des bêtes que l’on immole pour rendre grâces à Zeus, fils de Chronos.

Nous sommes bel et bien chez nous dans l’Odyssée. Ceux qui viendraient à en douter n’ont, d’ailleurs, et pour commencer, qu’à bien considérer le nom de l’auteur de l’ouvrage. Homère ! Epelez haut et fort ce nom dans n’importe quelle vallée du pays et écoutez l’écho qui vous le renvoie : Amaru …, c’est-à-dire, l’écrivain en langue berbère.

Considérez aussi, si vous le voulez bien, le nom du héros : Ulysse. Vous me mentiriez si vous m’affirmiez qu’il n’a strictement rien à voir avec Uliss– son cœur dans notre langue- l’adjectif possessif renvoyant, bien entendu, à Pénélope.

Vous pourriez me porter la contradiction mais à quoi bon ? Il me plait de voir les choses ainsi et je compte sur votre noblesse de cœur pour ne pas troubler ma croyance.

Voyons maintenant Pénélope. Voilà une femme exemplaire qui a attendu, toute une éternité, le retour d’un mari en perpétuelle vadrouille. Elle s’occupe de son fils Télémaque, ruse avec les prétendants et tue le temps comme elle peut. En quoi diffère-t-elle, dites-moi, de la montagnarde Kabyle qui dresse l’assetta et tisse à n’en plus finir, à en perdre les yeux, burnous sur burnous I win thetcha l’gherva, autrement dit, pour celui que l’émigration a mangé ?

En vérité il y a trop de connivence entre Homère et nous. Je ne serais pas étonné, en tout cas, d’apprendre que quelque ascendant lointain de si Muh U M’hand a soufflé à l’Amaru grec quelques-uns de ses chants. N’est-ce pas le cas , par exemple , de celui où Ulysse , revenant du royaume des morts , reprend son voyage sindbadien vers sa patrie , Ithaque , et se trouve obligé de traverser deux méchants écueils où logent les fameux monstres marins, Charybde et Scylla ?

Scylla qui gîte dans le premier rocher est une méchante bête. Elle aboie comme une chienne nouveau née. Elle a douze pieds, tous difformes, et six cous d’une longueur singulière et sur chacun une tête effroyable, à trois rangées de dents, serrées, multiples, pleines des ténèbres de la mort.

De l’intérieur de sa caverne elle tend ses têtes hors du gouffre et de là elle pêche du poisson ou du matelot. Sur l’autre écueil se trouve un grand figuier sauvage (Ah !!!) à la frondaison luxuriante et, au pied du roc, la fameuse Charybde engloutit l’eau noire. Trois fois par jour elle l’engloutit avec un bruit effroyable. Il ne s’agit surtout pas d’être là quand elle commence à l’engouffrer.

Pauvre Ulysse ! Comment faire passer sa felouque et ses compagnons par-delà Charybde et Scylla ? Il l’a pourtant fait.Il est vrai que Circé, la déesse aux mille drogues, l’a aidé de ses conseils. Mais, dites ?! Et si nous l’invoquions, nous autres, Algériens, au lieu de rester ainsi bloqués entre une Charybde politique et une Scylla économique ?

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