Affaire Samir Chaabna : A qui la faute?

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Affaire Samir Chaabna : A qui la faute?
Samir Chaabna/ Capture d'écran
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Le fait est unique dans les annales de la politique en Algérie. Un ministre algérien renonce à son poste pour garder une nationalité étrangère. Ce samedi 27 juin 2020, les services du Premier ministère annonce, dans un communiqué, que Samir Chaabna, député et ancien journaliste à l’ENTV, ne fait plus partie du gouvernement. Il a été nommé ministre délégué chargé de la Communauté nationale à l’étranger après le remaniement ministériel du 23 juin 2020. « Lors des consultations pour la constitution du gouvernement, M.Samir Chaabna a accepté le portefeuille de ministre(…)sans pour autant déclarer sa double nationalité.  Il a été demandé à M.Chaabna de se conformer aux dispositions prévues par la loi 17/01 du 10 janvier 2017, fixant la liste des hautes responsabilités de l’Etat et des fonctions politiques dont l’accès requiert la nationalité algérienne exclusive et de renoncer à sa nationalité étrangère. Devant de son refus et sur décision du Président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, sa nomination en tant que ministre délégué, chargé de la Communauté nationale à l’étranger a été annulée », est-il précisé dans le communiqué. Samir Chaabna n’a pas réagi à cette annonce et n’a pas donné sa version des faits. Sur sa page Facebook, il a partagé des posts de ceux qui prennent sa défense en évoquant sa contribution dans la défense en tant que député du Front Al Moustakbal des intérêts de la communauté des algériens de France. La question que beaucoup d’observateurs se posent : est « l’enquête d’habilitation », menée habituellement par les services de sécurité avant la nomination des cadres de l’Etat, n’a-t-elle pas souligné cet aspect ou bien n’at-elle pas été prise en compte avant la désignation de Samir Chaabna? Simple omission?

En 2016, Samir Chaabna était prêt à abandonner la double nationalité

Certains se rappellent de l’épisode de Messaoud Benagoun, débarqué de son poste de ministre de Tourisme, 48 h après sa nomination en mai 2017. A l’époque, la présidence de la République a découvert que Benagoun avait des « antécédents judiciaires ». Comment pouvait-on nommer un ministre sans vérifier son casier judiciaire? La même question peut être posée pour Samir Chaabna sur sa double nationalité. Attendre que le concerné le déclare lui même semble être un argument discutable. A qui la faute? Aux services de sécurité? Au Premier ministère? A la présidence de la République? Est-ce que la vérification des dossiers des candidats aux postes ministériels se fait à un seul niveau ou à plusieurs ? Des questions qui ne trouvent pas de réponses.

Ce qui est curieux est que Samir Chaabna a déclaré publiquement en 2016 qu’il avait la double nationalité. La mémoire de l’Etat est-elle oublieuse ? « Il n’est pas normal qu’un ministre algérien ait la double nationalité(…) Je suis prêt à abandonner la nationalité française , pourquoi pas? », a-t-il déclaré à Ennahar TV en réponse à une question sur une probable nomination à un poste supérieur au sein de l’Etat. En 2020, il n’a pas tenu cette promesse ! En 2016, Samir Chaabna a salué la mesure prise, selon lui, par le président Abdelaziz Bouteflika de conditionner l’accès aux postes importants au sein de l’Etat par la nationalité algérienne. 

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