Affaire du mineur de 15 ans: des avocats dénoncent le traitement du dossier par le Parquet

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Affaire du mineur de 15 ans: des avocats dénoncent le traitement du dossier par le Parquet
Crédit : Twitter/Khales Drareni
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Des avocats, membres du collectif de défense des détenus Mohamed Tadjadit, Soheib Debaghi, Malik Riahi, Noureddine Khimoud et Tarek Debaghi, sont revenus sur les circonstances de leur arrestation, dans le cadre de l’affaire du mineur de 15 ans. Dans un point de presse animé mardi 13 avril 2021, Rezazgui Nassima, Mohamed Haboul et Alili Yamina ont dénoncé un “dossier politique”, critiquant les déclarations du Procureur près la Cour d’Alger.

Ces 5 détenus ont été placés en détention provisoire le jeudi 08 avril 2021 par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’Hamed, après comparution devant le Procureur. Quelques heures plus tard, le Procureur d’Alger, Sid Ahmed Merrad, a animé une nouvelle conférence de presse, dans laquelle il a énuméré les chefs d’accusations qui concernent Mohamed Tadjadit et ses co-accusés, citant même des relations de l’un d’eux avec le mouvement Rachad et Amir Boukhors, dit Amir DZ.

Les trois avocats ont affirmé que “plusieurs accusations citées par le Procureur d’Alger et reprises par des médias ne figuraient pas dans le dossier”. Ils ont fait état d’une “volonté de gonfler l’affaire sans prendre en considération les données réelles du dossier. C’est un dossier politique, ont affirmé les avocats.

Me Rezazgui, Me Haboul et Me Alili ont rappelé que cette affaire a commencé avec la vidéo du mineur qui a affirmé avoir subi des abus dans un commissariat d’Alger, suite à son arrestation lors d’une marche à Alger, le samedi 3 avril. La vidéo a été filmée et diffusée en live par les cinq détenus. “Il était supposé que l’enquête ouverte dans cette affaire soit administrative, à l’intérieur des services de la police, dans le respect du secret de l’instruction et la présomption d’innocence”, fait remarquer Me. Haboul.

“Ils veulent salir l’image des détenus”, dénoncent les avocats

Me. Alili a dénoncé le traitement de cette affaire, par le parquet et certains médias. “Ils voulaient ternir et salir l’image des prévenus”. « Ils ont fait face à une guerre médiatique, sécuritaire et judiciaire », dénonce Me Alili. Me. Haboul estime de son côté que les déclarations du Procureur visent à discréditer les détenus d’opinion et influencer la justice.

L’avocate Alili a cité notamment des accusations entendues lors de la conférence de presse et par certains, médias n’existent pas dans le dossier et qui font référence à “la débauche et l’homosexualité”.

Pour ces trois avocats, il ne fait aucun doute que les cinq détenus paient leurs engagements et positions politiques, affirmant que la “présomption d’innocence” a été violée. “L’objectif est de salir leur image et celle de tous les jeunes du hirak”, a rajouté Me. Alili, qui souligne que “le procureur a passé outre l’article 11 du code de procédure pénale qui l’astreint au secret de l’instruction et à la présomption d’innocence”.

“Qualifier les 5 détenus de “repris de justice”, les présenter comme des habitués de la criminalité alors qu’ils ont tous été poursuivis avec des accusations liées au Hirak, est une tentative de les salir”, a affirmé M. Haboul, qui estime que les déclarations de Sid Ahmed Merrad, “ne concordent pas avec le code de procédure pénale et la Constitution”, qui énoncent le droit à un procès équitable, respectant la dignité des accusés.

Lors de sa conférence de presse, le Procureur d’Alger a cité plusieurs chefs d’accusations retenus contre les 5 militants du Hirak, dont « association de malfaiteurs » et “exploitation d’un mineur », sans omettre la « diffusion de fausses informations », entre autres. Des accusations comme outrage à corps constitués et possession de drogues ont également été portées contre ces accusés.

Le magistrat avait annoncé que « les investigations ont permis d’interpeller les personnes qui étaient en compagnie du mineur durant la diffusion de la video et qui ont exploité le mineur à des buts politiques ». Confirmant l’identité des 5 accusés, il a également cité Louail Sadeq, « en état de fuite et membre du mouvement Rachad ». « Les investigations ont permis de déterminer plusieurs autres accusations contre ces personnes, dont la possession de drogues », a-t-il déclaré, expliquant que les analyses sanguines ont prouvé leur consommation.

Les chefs d’inculpations constituent ainsi un crime et sept délits, a précisé Me Rezazgui.

Les avocats affirment que cette “tentative de salir” les accusés a échoué, citant le soutien des manifestants vendredi dernier, au lendemain de leur mise en détention provisoire. Ils citent également le fait que le mineur, supposée être la victime, a refusé de porter plainte malgré l’insistance du parquet et a exprimé, au côté de sa mère, sa solidarité avec les accusés.

Les allégations d’abus sexuels sur ce mineur intervenait au moment où plusieurs détenus ont déjà révélé avoir subi des actes de torture ainsi que des violences physiques et sexuelles. Les avocats citent notamment les cas de Walid Nekkiche et Sami Dernouni.

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