Accusations d’abus sexuels sur mineur: Le Procureur d’Alger dévoile les premiers éléments de l’enquête

2
Cour d'Alger: l'ancien ministre, Arezki Berraki, condamné à 10 ans de prison ferme
Google Actualites 24H Algerie

Le Procureur près la Cour d’Alger a animé une conférence de presse ce lundi 05 avril 2021 sur l’affaire des accusations d’abus sur un mineur de 15 ans, après son interpellation, samedi, par les forces de l’ordre, dans la capitale. Selon ce magistrat, l’adolescent a déclaré que le seul acte violent qu’il a subi « c’est d’être poussé de derrière avec le talkie-walkie ».

Après la Sûreté d’Alger, c’est au tour de la Justice de donner sa version des faits. Lors de sa conférence, le Procureur a fait savoir que « le mineur a dit, en présence de sa mère, que le jour de la marche, il a été conduit dans le centre d’Alger à partir de Blida, où il habite, par des connaissances ». Il explique lors les services de police ignoraient son âge lors de son arrestation avec deux autres personnes, dont il n’a révélé l’identité. Les investigations se poursuivent ».

A propos de la nature de l’agression que le mineur dit avoir subi, le Procureur poursuit, le citant: « Il a dit que le seul fait que « j’ai subi, c’est d’être poussé de derrière par talkie-walkie » avant d’être amené dans un commissariat et l’enquête concerne cet aspect », poursuit le représentant du parquet.

Le même procureur poursuit que le mineur « a été soumis à deux médecins légistes au CHU Mustapha Pacha, avant que sa mère ne vienne le récupérer. Cette dernière a expliqué que « le jour des faits, elle était dans sa maison » et « ne savait pas que son fils s’était déplacé à Alger ». »Elle a eu connaissance de ce déplacement, après avoir été contactée par les services de sécurité. Elle est venue, et a récupéré son fils, et vous savez ce qui s’est passé après, rajoute le Procureur, faisant référence à la diffusion de la vidéo contenant les accusations d’attouchements sexuels », n’expliquant pas où se trouvait la mère du mineur pendant que ces vidéos ont été filmées.

Le père du mineur a été également interrogé dans le cadre de l’enquête, a fait savoir le Procureur. « Son père a affirmé qu’il n’était pas au courant de ce qu’a fait son fils mineur, et qu’il a décidé de porter plainte, contre tous ceux qui ont exploité son fils ».

Le parquet « ne laissera passer aucun point en ce qui concerne cette affaire », promet ce magistrat, qui a dévoilé le contenu du rapport du médecin légiste qui a examiné le mineur. « On l’a soumis à deux médecins légistes au CHU Mustapha. Le rapport dit que la victime ne rapporte pas la notion d’acte contre nature, et qu’il a refusé l’examen des organes génitaux externes à ce jour », a-t-il ajouté.

Polémique et solidarité avec le mineur

La Direction de la Sûreté d’Alger avait déjà réagi hier, dimanche 04 avril 2021 aux accusations d’une « agression » ou « d’abus » sexuels contre ce mineur. Dans un communiqué de presse, la police avait annoncé l’ouverture d’une enquête par le Procureur de la république, « pour enquêter sur la véracité des déclarations contenues dans des vidéos relayées sur les réseaux sociaux ».

Le même communiqué poursuit que « le mineur a été entendu en présence de sa mère, au niveau de la division centre de la police judiciaire et non à la Sûreté de la daïra de Sidi M’Hamed comme cela été relayé, pour une affaire d’attroupement ».

La même source a ensuite affirmé que « le mineur est passé chez un médecin légiste avant sa remise en liberté ».

Des ONG, associations des droits de l’Homme et avocats ont vite appelé, dès samedi soir, aux côtés de plusieurs citoyens, l’ouverture d’une enquête suite aux allégations autour de ce mineur. Ils ont évoqué, dès samedi soir, des « agressions sexuelles » ou encore un « viol » perpétré contre le mineur « durant la garde à vue ». Des accusations attribuées parfois à des déclarations de cet adolescent dans les vidéos diffusées en direct à sa sortie du commissariat.

la victime s’est de nouveau exprimée le lendemain, dimanche, filmée par des militants lors d’un rassemblement de soutien aux personnes interpellées samedi et vendredi à Alger. Interrogée sur les circonstances de son interpellation et son transfert au commissariat, elle affirme avoir subi des attouchements avant son embarcation à bord du fourgon cellulaire.

Le mineur a décrit un comportement « agressif », « raciste » et « irrespectueux » à l’égard des personnes interpellées et embarquées Il a rajouté, non sans hésitation, « qu’on a essayé de (le) violer avant de (le) faire embarquer », sous l’insistance des activistes qui l’encouragent « à parler » puis « à répéter ».

Sur les réseaux sociaux, un hashtag en guise de solidarité a été lancé. Des sit-ins ont également été tenus en Algérie et à l’étranger.

Article précédentAlger: plus de 20 manifestants placés en détention provisoire
Article suivantLittérature: « La Kafrado », une histoire de femmes en quête d’indépendance

2 Commentaires

  1. Je ne connais pas bien ce dossier donc je ne peux émettre qu’un avis général :
    1/il est inadmissible que des manifestants se fassent encore arrêter en 2021 pour avoir exercé leurs droits constitutionnels;
    2/c’est important qu’il y ait la libération de la parole de toutes ces victimes de l’arbitraire;
    3/c’est triste de constater que la situation des droits humains n’évolue pas depuis 1988, lorsque des militants ont dénoncé la torture systématisée en moyen de gestion d’une contestation populaire;
    4/c’est affligeant de constater, lors de la communication des autorités, le recours systématique à ces « certificats médicaux » comme argument de défense, en écartant systématiquement les paroles des victimes, tout en sachant que les victimes de tortures, en Algérie ou ailleurs, n’obtiennent presque jamais des certificats médicaux attestant réellement les vrais faits, malgré les sévices constatés de visu (peur ou complicité de ces médecins en question?).
    (Re)lisez le livre noir sur la torture durant les événements d’octobre 1988, édité par le Comité contre la torture (CCT), et vous serez édifiés sur la situation, sa portée et son impact durable sur la psyché des victimes de la répression.
    #Algérie_Libre_et_démocratique
    #Etat_de_Droit

Laisser un commentaire