Abderrazak Makri accuse des “laïcs extrémistes” de vouloir “imposer une période de transition”

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Abderrazak Makri accuse des "laïcs extrémistes" de vouloir "imposer une période de transition"
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Abderrazak Makri, président du MSP, a fait un plaidoyer pour “une transition démocratique négociée” et évoqué “un complot laïc”, lors d’une conférence des cadres du parti à Alger ce samedi 27 mars.

“Il y a des voix qui s’expriment au nom du Hirak qui évoquent des projets. Ces projets doivent être soumis à un dialogue, sinon que chacun garde sa vision. Certains veulent imposer la période de transition. Pourquoi ? Et pourquoi certains veulent-ils des élections présidentielles anticipées alors qu’ils étaient contre tout processus électoral”, a-t-il déclaré.

S’adressant aux “patriotes attachés aux valeurs de la nation” aux militants du MSP, il a ajouté : “vous devriez comprendre qu’il existe un complot mené par le courant laïc extrémiste qui refuse toute élection parce qu’il n’a aucune chance. Il croit penser que les islamistes sortiront des élections. Ils disent craindre un nouvel ogre (ghoul jdid). Il y a un complot pour empêcher les élections car ils ne croient pas à la volonté populaire”.

“Nous sommes comme les pierres de la rivière”, affirme Makri

Le courant laïc pratique, selon lui, l’exclusion, refuse le dialogue, n’aime pas les urnes et cherche à imposer son point de vue. “Il veut nous imposer la période de transition parce qu’il a de l’influence à l’intérieur de l’Etat, avec l’argent et les médias, et est soutenu à l’extérieur. Il ne pourra pas renverser l’équation car seul le peuple est habilité à le faire”, a-t-il dit.

 Il a parlé d’une déclaration signée par plusieurs personnalités “voulant s’exprimer au nom du Hirak” appelant le peuple à sortir manifester le lundi 22 février 2021, à l’occasion de l’An II du Hirak. “Kamel Guemazi (ancien dirigeant du FIS) était parmi les signataires de cette déclaration. Une conférence de presse a été annulée à cause de cela. Et, ils se disent démocrates. Quelle démocratie?”, s’est-il interrogé.

Abderrazak Makri a répondu à ceux qui lui ont reproché d’avoir rencontré le président Abdelmadjid Tebboune le dimanche 14 février 2021 : “Ils font de la surenchère à propos du président du MSP. Le président du MSP n’a jamais participé au pouvoir, ne s’est jamais soumis et n’a pas touché de l’argent. Il ne peut être atteint par les commérages et les mensonges (…)  Nous sommes comme les pierres de la rivière, nous y sommes, nous y restons”, a-t-il dit.  Ceux qui attaquent le MSP sont, d’après lui,  “les hyporcrites qui n’aiment pas l’islam et les laïcs radicaux dont certains sont affidés à la France”.

Et de poursuivre  : “Si vous voulez qu’on s’entende, nous sommes les maîtres des concessions pour l’intérêt du pays. Mais, nous n’acceptons pas qu’on nous impose des décisions et des visions. Oui nous sommes pour le dialogue, oui nous rencontrons le président de la République, oui nous sommes pour le hirak, mais cela doit aboutir à des élections”, a-t-il déclaré relevant que le MSP a une présence nationale avec ses structures et ses militants.

“La souveraineté populaire s’exprime à travers les élections”

Il a reproché à des partis d’avoir abandonné “le processus de Mazafran” lancé en juin 2014. A cette date, plusieurs partis et personnalités de l’opposition s’étaient rencontrés à l’hôtel Mazafran, à Zéralda, à l’ouest d’Alger pour s’entendre sur une plateforme politique portant “transition démocratique négociée”.

“Le rééquilibrage des forces en faveur de la société a réussi dans une quarantaine de pays. Cela a été possible après un dialogue entre l’opposition et le pouvoir pour une transition démocratique négociée. Cela a été le cas  en Amérique du Sud, en Europe l’Est et en Afrique. La souveraineté populaire s’exprime à travers les élections. L’urne tranche entre les partis”, a-t-il noté. 

Il a plaidé pour que les forces qui sont au sein du Hirak et qui croient à la démocratie créent “un front” et négocient avec le pouvoir “une transition démocratique”. Le président du MSP a critiqué ceux qui font apparaître “les spécificités” dans le mouvement de protestation populaire.

“Le changement doit avoir une dimension nationale. On ne construit pas un pays en semant le déchirement et la division ou en pratiquant l’exclusion. Celui qui divise les Algériens n’est pas habilité à faire de la politique d’où qu’il vienne. Certains disent qu’ils représentent le hirak, mais qui vous a donc désigné? “, s’est interrogé Abderezzak Makri en critiquant ceux qui ont refusé “l’initiative politique globale” de Ain Benian de juillet 2019. Une initiative coordonnée par Abdelaziz Rahabi, ancien ministre.

Le président du MSP s’est attaqué à ceux qui ont agressé le militant Samir Belarbi (lors de la marche de Kherrata le 16 février 2021). “Qui vous a donné le droit d’agresser une personne manifestant dans la rue pour exprimer son point de vue? Qui êtes-vous ? Quand nous participons au hirak, nous venons en force. Et que celui qui se dit homme s’approche de nous. Nous avons aussi parmi nous des fous. Chiche, approchez-vous du MSP. Nous voulons éviter cela, nous ne voulons pas de bagarres à l’intérieur du hirak, nous ne voulons pas de rixes ni d’insultes”, a-t-il plaidé.

“Une trahison historique”

Le Hirak a, selon Abderrazak Makri, permis de lever le voile sur l’ampleur de la corruption en Algérie. Il a accusé le régime de Abdelaziz Bouteflika d’avoir dilapidé, dépensé et volé  1500 milliards de dollars en vingt ans. “Une somme astronomique qui peut permettre le développement d’un continent, pas d’un pays. Aujourd’hui, on est revenu à la création monétaire et on parle de l’endettement. C’est une trahison historique”, a-t-il dénoncé.

Il a critiqué le récent comportement du secrétaire général de l’APN qui, selon lui, aurait agressé et humilié deux députés femmes du MSP, celles de Médéa et d’El Oued. ” Haggarine. Tu n’as pas honte, tu t’en prends à des femmes”, a-t-il lancé.

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