A Alger, le Liban lance un SOS à l’adresse des arabes

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A Alger, le Liban lance un SOS à l'adresse des arabes
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Najib Mikati, le Premier ministre libanais sortant, a lancé un appel à l’aide lors du Sommet arabe qui s’est déroulé à Alger, le 1 et novembre 2022. Un véritable SOS.
Le pays traverse depuis des années une crise politique, économique et sécuritaire. “Nous fondons de grands espoirs sur ce sommet pour qu’il soit le prolongement de la solidarité et de la victoire arabes. Je dois être franc. Le Liban que vous connaissez a changé. Oui, le pays des cèdres a changé. Le phare lumineux s’est éteint, le port, qui était considéré comme la porte d’entrée de l’Orient, a explosé. Et, l’aéroport (de Beyrouth), qui était une rampe de rencontres, tombe dans l’obscurité en raison de la pénurie en hydrocarbures”, s’est plaint Najib Mikati, mercredi 2 novembre, lors d’une allocution au sommet arabe d’Alger, tenu au Centre international des conférences (CIC), au Club des pins, à l’ouest d’Alger.


Selon le site Ici Beyrouth, le ministre libanais sortant de l’Énergie Walid Fayad a fait partie de la délégation libanaise qui était présente au sommet d’Alger. Il aurait discuté des responsables algériens “l’importation de gaz et de pétrole souhaités par Beyrouth pour remédier à la crise de l’électricité”.
“Nous sommes dans un pays qui souffre sur les plans économique, social et environnemental. Nous combattons les épidémies avec peu de moyens. Nous avons atteint la chair vive. La surface du Liban est petite mais ses portes sont restées ouvertes à tous les frères arabes. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accueillir une démographie qui s’approche de la moitié des habitants libanais”, a ajouté le responsable libanais.


“Le Liban est un corps affaibli qui a besoin de fortifiants”

Najib Mikati parlait de réfugiés syriens au Liban dont le nombre, selon les autorités libanaises, dépasse le 1,5 millions. Au Liban, près de 300.000 Palestiniens sont réfugiés depuis plus de 60 ans. Actuellement, d’après la presse libanaise, sur 100 résidents au Liban il y a 25 syriens : un quart de la population. Le Liban et la Syrie connaissent actuellement une épidémie de choléra.


“Nos infrastructures sont fragiles, nos ressources sont insuffisantes et nous souffrons d’une inflation galopante sans commune mesure. Le Liban est un corps affaibli qui a besoin de fortifiants. Le Liban traverse des conditions exceptionnelles et complexes. Depuis plusieurs années, nous connaissons la pire crise économique et sociale de notre histoire. Une crise qui a touché toutes les institutions et mis la majorité des libanais sous la barre de la pauvreté et poussé les jeunes compétences à la migration massive. Le pays perd ses meilleurs enfants”, a regretté Najib Mikati.


Il a estimé que face à une crise inédite,  le gouvernement libanais était obligé d’agir “avec beaucoup de lenteur et de prudence afin de remédier à la situation et construire un socle convenable pour aider le pays à arriver à bon port”. “Malgré ces conditions, nous avons atteint certains de nos objectifs dont l’organisation des élections parlementaires dans les délais,  la signature d’un accord de principe avec le Fond monétaire international (FMI) et la mise en place d’un système d’urgence pour la sécurité sociale en collaboration avec la Banque mondiale (BM) et l’Union européenne (UE). Nous continuons toutes les réformes législatives et administratives nécessaires pour la sortie de la crise actuelle”, a-t-il dit. Il a également évoqué l’accord signé avec Israël sur la délimitation de leurs frontières maritimes, après une médiation américaine. L’accord assure la répartition de gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale.


Un président “qui rassemble les libanais”

Il a souhaité que le pays trouve le consensus pour élire un président de la République “qui rassemble les libanais”. Le Parlement libanais s’est réuni quatre fois mais sans parvenir à élire  un nouveau président, faute d’accord politique sur un candidat. Nabih Berry, président du Parlement,  n’a pas encore fixé de date pour une nouvelle séance.
Le 30 octobre 2022, le président Michel Aoun a quitté dimanche le palais présidentiel à la veille de l’expiration de son mandat. Avant de partir, il a signé un décret sur la démission du gouvernement.


“Nous comptons sur l’aide de tous les frères arabes. Nous restons attachés à l’accord de Taëf et nous contestons toute remise en cause de ce document”, a soutenu Najib Mikati.
Signé en 1989, l’accord de Taëf, obtenu grâce aux efforts de la diplomatie algérienne, marocaine et saoudienne, a mis fin à la guerre civile libanaise qui a duré quinze ans, à partir de 1975.

“Ne laissez pas le Liban seul !”

“Je lance un appel pour la solidarité, pour la coopération et pour approfondir la coordination entre nous. Il faut donner plus d’appui à la Ligue arabe pour jouer son rôle dans ces conditions historiques. Le Liban est attaché à la création du Centre juridique arabe et a  dégagé un terrain pour sa construction sur ses terres. Dans les grands tournants où les cartes géostratégiques sont menacées, la nation arabe doit faire preuve de plus d’entraide. Nous exprimons notre solidarité avec toutes les causes arabes, à leur tête la cause palestinienne et le droit du peuple palestinien  à l’établissement de son Etat indépendant. Que les mains arabes s’accrochent pour sauver mon pays, le Liban. Le Liban fier de son arabité. Le Liban est au service des arabes s’il est entouré d’un grand amour de vous. Ne laissez pas le Liban seul !”, a plaidé Najib Mikati, à la fin de son allocution. 

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