A 16 ans, Chakib Baho est le plus jeune romancier algérien publié en France en 2022 : L’écriture pour transcender la douleur

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A 16 ans, Chakib Baho est le plus jeune romancier algérien publié en France en 2022 : L’écriture pour transcender la douleur
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Après avoir remporté deux prix, en 2019 et 2020, au concours Ouest Jeunesse, organisé par le Printemps du livre de Saint-Hilaire-de-Loulay en Vendée, il écrivit son premier roman publié aux éditions Vérone, en 2022, « l’Ascension des damnés », composé de 56 pages.


Quand il était scolarisé à Hadjout jusqu’à l’âge de 11 ans, Chakib Baho, probablement en avance sur son âge et sur ses camarades de classe, était brimé par un de ses maitres d’école qui le qualifiait d’arrogant (maghrour en arabe). Et voilà sa belle revanche sur cette tranche de vie de son enfance, puisqu’il a pu prouver qu’il était plus doué qu’il n’en paraissait et a su surmonter les remarques infligées devant ses camarades, qui auraient pu le détourner de l’école et du savoir. A l’école de Hadjout, où il était scolarisé, en attendant d’aller vivre en France, Chakib Baho était un élève incompris qui s’ennuyait, probablement… et rêvait d’autre chose.

Une belle revanche, aussi, sur la vie, qui l’a privée de sa mère à l’âge de 5 ans, décédée alors qu’elle se rendait en Algérie pour lui rendre visite chez ses grands-parents où il vivait à Hadjout (wilaya de Tipasa). Une douleur insurmontable que Chakib Baho a réussi à surmonter et transcender en se plongeant dans la lecture et l’écriture.

Son grand-père Mohamed se souvient qu’après le décès de sa mère, il passait son temps à écrire et à gribouiller sur des pages tout ce qui lui passait par la tête. Notre jeune auteur n’hésite pas à raconter que tout petit, ses grands-parents maternels lui racontaient des histoires qu’il apprenait par cœur. Après le décès de sa mère, ces derniers lui ont conseillé d’écrire pour se libérer. « Je me suis très vite rendu compte, confie-t-il, que je ne pouvais pas grandir comme les autres, que j’avais quelque chose en plus, parce que le manque et le vide laissés par une mère, c’est blessant. » Chakib tient alors un journal intime et se plonge dans des lectures diverses. « J’ai pu, ainsi, libérer tout ce que je portais sur le cœur, toutes mes sensations, tout ce que je ressentais, pour, au final, pouvoir me soigner, non seulement l’esprit, mais aussi le cœur », dit-il.


A 11 ans, il quitte l’Algérie pour s’installer chez sa tante maternelle dans la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay (en Vendée dans le pays de la Loire). Il entre au collège où il se distingue par une scolarité brillante, qui lui vaudra d’être lauréat à deux reprises du concours littéraire de sa commune. Chakib Baho a été élevé par ses grands-parents maternels Mohamed Badjou, un cadre de l’administration locale, et Aïcha, une enseignante, avant de s’installer en France, en 2018, alors qu’il n’avait que 11 ans ; un âge difficile en principe pour s’intégrer dans le collège Michel-Ragon avec ses codes et ses différences. Qu’à cela ne tienne, Chakib réussit à séduire ses camarades et professeurs qui lui réserveront un accueil chaleureux et propice à l’intégration.


Chakib n’hésite pas à évoquer « le soutien apporté par l’ensemble de l’équipe pédagogique, mais aussi à l’intégration qui a été facilitée par ses camarades de classe, qui sont toujours ses amis ». Actuellement, il poursuit sa scolarité au sein du lycée Léonard-de-Vinci, à Montaigu-Vendée, où il se distingue par des résultats scolaires brillants, selon son grand-père.
A force de persévérance Chakib Baho, encouragé, également, par un environnement sain, qui incite à la créativité, a fini par se trouver un chemin vers le monde littéraire qu’il avait déjà découvert à travers ses lectures diverses. Chakib s’était déjà essayé aux défis du monde littéraire puisqu’il avait participé et remporté deux prix, en 2019 et 2020, du concours Ouest Jeunesse, organisé par le Printemps du livre de la commune où il vit.


Selon lui, ces deux exploits ont été décisifs dans sa volonté de se tourner vers l’écriture. Et c’est ainsi qu’il écrivit son premier roman publié aux éditions Vérone, en 2022, « l’Ascension des damnés », composé de 56 pages. Dans son livre, le personnage principal Adel (le juste, en arabe) est un jeune adulte « gagné par la paupérisation et qui se trouve confronté aux fatalités de la société en rêvant d’un monde meilleur ». Pour ce faire, il fait appel à la magie et l’imagination puisque Adel se retrouve téléporté à travers un portail magnétique dans un univers parallèle. « L’Ascension des damnés » est donc un récit fictif, truffé d’intrigues.

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