117e vendredi du Hirak: interpellations massives à travers le pays, la marche empêchée à Alger

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117e vendredi du Hirak: interpellations massives à travers le pays, la marche empêchée à Alger
Crédit: Twitter/Djaafer Khelloufi
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Le 117e vendredi du Hirak a été empêché à Alger ce 14 mai 2021, au 2e jour de l’Aïd El Fitr. Des centaines d’interpellations ont été réalisées par les forces de l’ordre. Des journalistes et photographes ont également été arrêtés. Certains ont été relâchés tandis que que d’autres ont été empêchés d’exercer leur métier. Les rues du centre-ville ont enregistré un dispositif sécuritaire allégé et une mobilisation moindre par rapport aux précédentes semaines. A Bab El Oued, la manifestation qui se dirigeait au centre-ville a été réprimée.

Les manifestations dans une vingtaine d’autres wilayas ont également fait l’objet de répression et d’interpellations pour leur empêchement.

La police a tenté d’empêcher la marche à peine quelques minutes après son lancement, près de la Faculté centrale, peu avant la rue Abdelkrim Khattabi. Plusieurs interpellations ont été effectués, dont celle de la journaliste Kenza Khatto.

D’autres journalistes ont été interpellés, à l’image Khaled Drareni, Djaafar Kheloufi, Mustapha Bestami, Larbi Lounes, Souhil Baghdadi, Sami Kharoum ou encore Hakim Hammiche. D’autres, à l’image de Lynda Abbou, ont été empêchés de se diriger vers la rue Asla Hocine, où se rencontrent habituellement les manifestants venant de la rue Didouche vecceux venant de Bab El Oued. Ils ont été obligés de rester au boulevard Mohamed V.

Ils sont par la suite été transférés au 3e commissariat d’Alger « pour vérification d’identité ».

Du côté de Bab El Oued, la manifestation a été empêchée d’avancer. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interpellations, recourant à la violence et au gaz lacrymogène selon des manifestants.

Les manifestants venant du quartier de Belouizdad ont également été réprimés.

Les manifestants, par groupe séparés et amoindris, ont maintes fois tenté de lancer la manifestation dans quelques quartiers avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.

Parmi les personnes interpellées à Alger-Centre figurent Mohcine Belabbès, président du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), Fethi Gheras, président du MDS (Mouvement démocratique et social), le avocats Hella Mohamed et Imane Chebboubi, Ahmed Ben Mohamed, ou encore les étudiants Abderrahmane Djaber Righi, Imane Abdelli et Boualem Ait Amar.

Plus de 600 interpellations, selon un activiste

La capitale, où environ 300 personnes ont été interpellées, n’est pas la seule ville ayant enregistré de nombreuses arrestations. Selon l’activiste Zaki Hannache, plus de 600 personnes ont été interpellées à travers 22 wilayas. Outre Alger, Tizi Ouzou (Plus de 30, dont Samira Messouci), Sétif (30), Oran (07), Mostaganem (15, dont Dalila Touat), Constantine (30), Bordj Bou Arreridj (20), Mila (10, dont le Professeur Ali Boultif), entre autres, ont également enregistré des interpellations.

A Bouira, le comité national de libération des détenus (CNLD) liste Mohamed Affar, Fayçal Mohamed amer , Fahim Issad-Kahane , Fayçal Mohamed Cherif, Mohamed Rezik, Mesbah Saïd, Aouadi Ahcene, Aziz Rachedi, Louzi Abdelouahab et Louzi Nacer.

A Constantine, le chercheur en histoire, Hosni Kitouni, Nourredine Kherfi, Mme Boudiaf, des dizaines de jeunes et dames de tout âge ont été arrêtés.

Il s’agit de la première fois que les forces de l’ordre réussissent à empêcher la marche dans la capitale. La répression de ce 117e vendredi intervient quelques jours après un communiqué du ministère de l’Intérieur, qui a exigé une « déclaration des marches de la part de leurs organisateurs, de leurs itinéraires et leurs slogans ».

Le communiqué menaçait ainsi de considérer une marche « non-déclarée » comme « illégitime » et la traiter « comme telle ».

Le communiqué, qui intervenait au moment où l’Algérie enregistre une hausse de la répression, a suscité l’inquiétude d’associations des Droits de l’Homme ou encore l’ONU.

Le parti du Front des Forces socialistes (FFS) a également dénoncé ces interpellations, appelant à un dialogue inclusif.

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